De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et le HAC sera sauvé !
En ce samedi soir automnal et après une journée rythmée par les rumeurs autour de l’arrivée du capitaine ghanéen, André Ayew, les Ciel et Marine recevaient l’une des meilleures équipes de Ligue 1 du début de saison, l’AS Monaco. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le HAC leur a tenu la dragée haute ! Une fois la présentation faite entre le joueur emblématique des Black Stars et un Stade Océane illuminé pour l’occasion, le public havrais tout comme ses joueurs rentrait directement dans le vif du sujet.
Même schéma mais quelques surprises
Optant à nouveau pour un 5-2-3, schéma qui a toujours réussi aux Havrais défensivement, Luka Elsner a aussi choisi de récompenser deux des habituels remplaçants qui avaient brillé face à Toulouse, Antoine Joujou et dans un style moins clinquant mais très efficace, Etienne Youte.
Très agressif au pressing dès le début de match, l’attaque havraise a provoqué plusieurs erreurs des joueurs de la Principauté qui auraient pu être fatales à l’actuel troisième de Ligue 1. Le staff du club doyen avait certainement ciblé cette fragilité dans la relance côté monégasque et Antoine Joujou notamment s’en est donné à cœur joie.
À la sixième minute, il intercepta un ballon perdu par Maripán qui a semblé emprunté tout le match avec le ballon dans les pieds.
Le joueur formé à la Cavée passa à Kuziaev dans l’axe qui décala ensuite pour Négo. La frappe de l’international hongrois finit malheureusement dans les bras de Köhn, décisif à plusieurs reprises hier soir.
L’attaque monégasque mise en échec
Une fois l’intensité dans le pressing du premier quart d’heure légèrement retombée, l’AS Monaco mit son jeu et place et comme à son habitude, les Ciel et Marine laissèrent volontiers le ballon à leurs adversaires ( 65% en première période, 63% sur l’ensemble du match ) sans toutefois être mis en danger.
Seul quelques opportunités monégasques sont venues troubler le portier havrais, Arthur Desmas, auteur d’une prestation très solide et d’un nouveau cleen sheet. Celles-ci sont venues des espaces libres typiques d’un système en 5-2-3, c’est-à-dire sur les ailes derrière les pistons havrais.
Le maestro russe, Alexander Golovin a su les utiliser pour servir ses partenaires, notamment lors du temps fort des joueurs du Rocher, autour de la 30e minute. Mais les pistons monégasques Jakobs et Diatta rencontrèrent tous le même mur, appelé Desmas. Ce fut le cas aussi de Zakaria qui reprit dans les six mètres un centre venu à nouveau de l’aile. L’arrêt réflexe à bout portant de l’ancien clermontois fut aussi spectaculaire que décisif. Ce temps fort fut l’un des seuls moments où le HAC a vacillé. Preuve en est, la plupart des “expected goals” monégasques viennent de cette période ( 0,51xg pour 0,59xg sur l’ensemble du match ).
Le HAC dominateur dans les duels
Après le timide orage monégasque, le HAC contrôla le match de bout en bout en ne laissant aucun espace défensivement et en se créant de plus en plus d’opportunités.
Cela commença à la 40e, lorsque Nabil Alioui reprit un centre d’un Antoine Joujou très actif en première période. Malheureusement, la frappe cadrée d’Alioui fut contrée par Maripán.
L’énorme impact physique havrais, témoin de la différence d’envie des deux équipes sur ce match a permis aux Ciel et Marine de gratter énormément de ballons au milieu de terrain pour ensuite se projeter. Le symbole de cet impact physique est sans aucun doute Abdoulaye Touré, auteur d’un match impressionnant. Au-delà même de son rôle défensif, l’ancien nantais a aussi réussi à se lancer vers l’avant, notamment à la 61e minute. Malheureusement, sa frappe fut trop écrasée et sans danger pour Köhn.
Le but fuit à nouveau les Havrais
Une autre action reflète très bien la différence d’impact et d’envie entre Havrais et Monégasques. À la 51e minute, Nabil Alioui lancé dans la profondeur par Desmas sur un ballon long, bouscula dans un duel à l’épaule le défenseur chilien Maripán, pourtant bien plus imposant que lui.
À nouveau, la finition fit défaut au HAC puisque le piquet de l’attaquant formé à l’ASM fut bien trop tendre pour tromper le portier rouge et blanc.
Ce manque d’efficacité dans la finition peut même laisser des regrets aux Havrais tant ils ont semblé bousculer un adversaire qui, semblait pourtant sur le papier bien plus fort.
Un final fou et des sentiments partagés
Comment ne pas évoquer quand on parle de regrets le pénalty sifflé au bout du bout du temps additionnel par M.Léonard ?
Sifflé après intervention du VAR au moment où l’arbitre s’apprêtait à donner les trois coups de sifflet finaux, ce fut Samuel Grandsir qui prit la responsabilité de tirer ce pénalty.
La suite, on la connait… Son tir à ras de terre fut facilement intercepté par Köhn et a refroidi le Stade Océane qui s’était enflammé après l’intervention du VAR.
Le HAC et ses supporters finissent ce match avec des émotions très contrastées. La joie d’abord d’avoir fait jeu égal voire presque dominé un adversaire en très grande forme cette saison ( le HAC finit avec 1,45xg contre 0,59xg pour Monaco ). La fierté aussi d’avoir une équipe qui se bat sur tous les duels et défend ses couleurs de la première à la dernière minute.
Mais il y a aussi quelques regrets de ne pas avoir su concrétiser ses occasions et en particulier le pénalty en fin de match qui aurait été la cerise sur le gâteau d’une soirée absolument parfaite !
En tout cas, on ne peut pas en vouloir à ces joueurs qui portent si bien les valeurs de courage, d’abnégation et de solidarité qui manquaient tant à ce club depuis des années ! Avec cet état d’esprit audacieux, nul doute que le HAC n’est pas condamné d’avance à la relégation comme la plupart des observateurs le pensaient en début de saison !
Les Ciel et Marine gardent leur 7e place de Ligue 1 avec 15 points en 12 matchs mais sont surtout sur une série de 4 matchs sans défaite dont 3 sans encaisser de but. Une série qu’ils voudront poursuivre dès la semaine prochaine à la Beaujoire, dans l’un des lieux emblématiques du football français avec l’aide de leur public qui se déplacera en nombre à Nantes.
Crédit photo : Mégane Fréchon ( Insta : mgn.photo )