Hier matin, le président du HAC Jean-Michel Roussier a annoncé la prolongation de Mathieu Bodmer jusqu’en 2027. L’occasion de tracer les grandes lignes du projet qui accompagne cette prolongation.
Un projet de moyen terme !
L’allongement du bail du directeur sportif pour trois ans permet d’établir une vraie stabilité. L’ébroïcien est d’abord revenu sur les raisons de sa décision. Bodmer a ainsi loué la liberté qu’on lui laisse pour mettre ses idées en place et l’ambiance de travail qui règne autour de lui.
C’est pourquoi il a coupé court à toutes les discussions avec d’autres clubs puisqu’il n’a “pas envie de partir”. Le président Roussier a aussi évoqué le futur des différents collaborateurs. S’inscrivant dans un projet collectif avec Luka Elsner, Mohammed El-Kharraze et Julien Momont, il a garanti la continuité de tous. Et ce, peu importe les résultats de fin de saison.
On peut clairement penser que le timing de cette annonce est aussi une manière d’éteindre le feu en pleine crise. De quoi donc redonner de la confiance dans le projet ciel et marine ! Surtout que Mathieu Bodmer a souligné sa volonté de prolonger pour trois ans. Et non deux comme cela était proposé au départ. Cela permet selon lui d’avoir “un cycle cohérent” de 5 ans, notamment dans le cadre de la formation d’un jeune.
L’objectif d’une équipe première autosuffisante !
Après avoir expliqué les raisons de cette prolongation, Mathieu Bodmer et Jean-Michel Roussier sont revenus sur les différents projets du clubs et les manières de les financer. Le premier objectif clairement revendiqué est de rendre totalement autonome le financement de l’équipe première.
Malgré le manque de projection possible étant donné l’état des négociations entre la LFP et les diffuseurs pour l’an prochain, les deux dirigeants havrais ont garanti la hausse des revenus du club. Que ce soit par le biais des droits TV, du sponsoring ou des indemnités des transferts, l’équipe professionnelle doit trouver des ressources propres pour financer son fonctionnement, ses transferts et sa masse salariale.
En cas de descente, la direction havraise a prévu “un petit plan B” en parallèle du “grand plan A”. En attendant le dénouement de la saison, la formation aura un rôle déterminant dans l’équipe A pour gommer les différents défauts repérés par le staff : les transitions, le côté “pas assez tueur” de l’attaque mais aussi une faiblesse mentale. Le directeur sportif a ainsi parlé de “naïveté” dans plusieurs rencontres. L’objectif est donc de travailler pendant toute la formation sur cet aspect mental.
La Cavée au cœur du projet !
La formation est d’ailleurs un élément central qui est revenu à plusieurs reprises lors de cette conférence de presse. L’information déjà dévoilée depuis plusieurs mois de la rénovation de la Cavée a été au cœur des débats. Le projet de 4M d’euros financé par le club et les collectivités locales ne couvre que la structure et non les terrains. “Une priorité” pour Mathieu Bodmer qui plaide depuis longtemps pour des terrains dignes d’un des meilleurs centres de formation de France. Un projet qui verra le jour prochainement. “On fait ce qu’on peut !” répond Roussier.
Ces travaux auront d’ailleurs des conséquences sur les équipes évoluant à la Cavée la saison prochaine. Ceux-ci commencent le 1er juin et se termineront l’année prochaine. Ils auront donc une influence directe sur les différents championnats 2024-2025. De quoi donner des maux de tête à la direction en ce qui concerne la logistique. En effet, il faudra loger les jeunes et trouver des terrains pour s’entraîner et jouer les championnats U17, U19 et la N3 !
Dans ce cadre-là, une rénovation de Soquence a été évoquée, notamment sur la refonte des terrains pour accueillir des entraînements et matchs officiels de la Cavée. L’objectif est d’ “avoir un outil de travail optimal […] plus grand, plus beau, plus fort” selon les propres mots de Jean-Michel Roussier.
Concernant la Cavée, la question de la participation de l’équipe B au Challenge des réserves, sur le point de voir le jour, est en réflexion. Pas de décision définitive donc ! Ni même de réponse à l’influence que cela aurait sur l’inscription ou non de l’équipe pour la Nationale 3.
Même projet pour la section féminine !
Jean-Michel Roussier est aussi revenu sur le rôle de la section féminine à l’intérieur du projet du club doyen. Concernant la participation à long terme de Laure Lepailleur, manager du HAC, il n’a laissé aucun doute sur sa continuité. Pour lui, la même logique s’applique que pour l’organigramme de la section masculine.
L’objectif est aussi le même : le développement du club à toutes les échelles ! Mathieu Bodmer a rappelé que le classement décevant de l’équipe professionnelle cette saison cache de vraies qualités collectives. A l’instar de l’équipe masculine, le manque d’efficacité et d’expérience est donc mis en avant pour expliquer les résultats. En revanche, ils ne remettent pas en cause le projet.
Concernant le centre de formation pour les féminines dans les tuyaux depuis quelques années, Jean-Michel Roussier a sous-entendu qu’il n’allait pas voir le jour tout de suite. En effet, le nombre de projets de toutes sortes dans le club ne permet pas la réalisation de tous. Et ce, pour des raisons économiques. Il n’a pas pour autant été écarté et fera l’objet de discussions entre Roussier et le propriétaire Vincent Volpe.
En tout cas, cette longue conférence de presse a permis à tous les suiveurs de comprendre où allait le club avec des réponses claires et précises. De quoi les rassurer dans une période assez compliquée actuellement pour plusieurs équipes du club doyen…
Crédit photo : Emmanuel Lelaidier ( hac-foot.com )
