Alors que le HAC vient de confirmer officiellement ce qui n’était plus un secret pour personne, à savoir l’arrivée de Didier Digard comme coach du club doyen, Hacmen vous propose de revenir sur sa carrière.
Un normand très précoce !
Né à Gisors dans l’Eure il y a presque 38 ans, Didier Digard a commencé à jouer dans le club de sa ville, l’EF Gisors-Bézu. C’est avec ce club que l’attaquant d’alors va se faire repérer par le club doyen. D’abord à l’essai, le jeune Digard rentre en 1998 à la Cavée à l’âge de douze ans. Durant sa formation, le gisorsien va finalement se trouver en tant que milieu défensif. Un poste qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de sa carrière.
A 16 ans, il devient père. Un changement fondamental dans sa vie qui va aussi avoir une influence sur son rôle dans le groupe. Il devient un leader de l’équipe réserve puis signe son premier contrat professionnel dans son club formateur. En effet, en 2004, à l’âge de 18 ans, sa carrière s’accélère déjà. Premier contrat pro puis premier match en Ligue 2 à la mi-saison avant de devenir incontournable dans l’effectif.
A partir de là, il enchaine les rencontres avec les Ciel et Marine d’abord à l’époque de Philippe Hinschberger. Puis après le limogeage de ce dernier en avril 2005, sous les ordres de Thierry Uvenard alors que le club était aux portes du National. “Raisin” fit rapidement de lui une pièce majeure de son onze. Un choix efficace qui permit au club de se maintenir de justesse ( 17e ). A tel point qu’il le nomma capitaine du HAC deux ans plus tard à seulement 20 ans ! Record en cours… Pas surprenant étant donné son leadership et sa capacité à aider les jeunes du groupe tel un joueur expérimenté.
Digard quitte sa région pour la capitale !
Après trois saisons en professionnel réussies sur le plan personnel mais moins sur le plan collectif ( 17e, 6e puis 7e ), l’ancien international français U17 puis U19 quitte son club formateur. A l’été 2007, il signe au Paris Saint-Germain pour 2,5M ! Un transfert qui montre la progression de Didier Digard dans la Porte Océane.
Une progression aussi récompensée par six sélections avec l’Equipe de France espoirs lors de cette même saison. D’abord titulaire lors de la première partie de saison, il ne rejouera pas à partir de la 21e journée… Sa blessure à la cuisse droite l’empêcha de participer au maintien in extremis du PSG lors de la saison noire du club de la capitale. Il remporte cependant le seul trophée de sa carrière lors de cette saison : la Coupe de la Ligue. Exception faite de l’Euro U19 avec l’Equipe de France en 2005 !
Cet échec dans la Ville Lumière n’a pas barré son ascension. Il quitte en effet la capitale pour l’Angleterre une saison après son arrivée. A Middlesbrough, il retrouve les terrains et s’impose dans le onze avant de connaître de nouvelles blessures en fin de saison. Lors de sa deuxième saison, il perd sa place avant de quitter le Royaume-Uni pour rejoindre Nice durant le mercato hivernal 2010.
Nice, sa deuxième maison !
C’est alors que la carrière de Didier Digard va enfin se stabiliser. Il resta cinq ans sur la Côte d’Azur. D’abord en prêt pendant une saison et demie, jonchée à nouveau de plusieurs blessures avant de signer définitivement chez les Aiglons en 2011. Capitaine du Gym, le milieu défensif normand va s’épanouir complètement à Nice.
La saison 2012-2013 est sans aucun doute sa meilleure saison en professionnel. Leader de l’OGCN, il emmena le club jusqu’à la qualification en Ligue Europa au bout d’une saison pleine pour lui comme pour son équipe. La saison suivante fut beaucoup plus compliquée… Nice fut tout proche de la relégation avec une 17e place en fin de saison ! Malgré cela, Digard joua son rôle pour maintenir le club en enchaînant une deuxième saison sans blessure.
Ce ne fut pas le cas de sa dernière saison sous les couleurs niçoises. Il ne put même pas jouer la moitié des rencontres du Gym qui termina à la 11e place. En fin de contrat, il quitta les Aiglons pour rejoindre l’Espagne et le Bétis Séville. Malgré ce départ, Nice est rentré dans le cœur de Didier Digard et n’en sortira pas !
Nouveau départ à l’étranger… Et nouvel échec !
A l’été 2015 après cinq années bien remplies sur la Côte d’Azur, il décide de changer d’air et s’envole pour l’Andalousie. A Séville, les blessures vont à nouveau lui rendre la vie impossible… Arrivé pour être titulaire, il se blessa pendant la préparation puis connut plusieurs blessures tout au long de la saison. Résultat : il ne joua que huit matchs avec les Verdiblancos.
Le club bético l’envoya alors en prêt à Osasuna. En Navarre, le calvaire du Normand ne s’arrêta pas. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit, il ne put effectuer que trois apparitions dans le club de Pampelune. De retour à Seville à l’été 2017, il ne trouva pas de solution et résilia son contrat avec le Betis. Sans club pour la première fois de sa carrière, il signa alors pour Lorca après 4 mois au chômage.
Il retrouva les terrains en Segunda División mais fut à nouveau rattrapé par les blessures. Sans le savoir, Didier Digard quitte à l’été 2018 ce qui sera son dernier club après une relégation en Segunda B ( 3e division espagnole ). Une carrière de joueur gâchée par de nombreuses blessures qui l’ont empêché d’exploiter tout son potentiel malgré deux périodes réussies au Havre puis à Nice, deux clubs qui marqueront à jamais sa vie.
Retour à Nice et reconversion !
C’est d’ailleurs à Nice qu’il commença son après-carrière. De retour au Gym, il devient en novembre 2019 adjoint de l’équipe U17. Il est ensuite promu au même poste en équipe réserve un an et demi plus tard. La saison 2022-2023 va être un tournant. D’abord promu adjoint de Lucien Favre en novembre 2022, il devient coach principal moins de deux mois plus tard suite au limogeage de l’entraineur suisse après une défaite au Puy-en-Velay en Coupe de France.
Propulsé entraîneur d’un club de Ligue 1 sans même avoir le BEPF ( Brevet d’Entraîneur Professionnel de Football ), diplôme nécessaire pour entraîner un club de l’élite, il va surprendre tout le monde. Invaincu lors de ses quatorze premières rencontres en Ligue 1 ou en Coupe d’Europe, il tombe pour la première fois trois mois après son arrivée. Et ce, face au Paris Saint-Germain au Parc des Princes.
Après une première partie de saison décevante, l’OGC Nice termina finalement dans la première partie de classement à la 9e place sous les ordres de Didier Digard. Son impact réel et rapide s’estompa petit à petit et son bilan fut gâché par l’élimination précoce des Aiglons en Conference League face au FC Bâle en quarts de finale au cœur d’un mois d’avril qui a vu la série s’arrêter nette avec trois défaites en championnat ( Paris, Clermont et Brest ). Malgré cela, la première expérience sur un banc professionnel de Didier Digard reste très positive avec 12 victoires, 8 nuls et seulement 5 défaites en 25 matchs.
Un nouveau défi à relever dans son club formateur !
L’été 2023 marqua la fin de son intérim sur la Côte d’Azur au profit de Francesco Farioli. Didier Digard en a profité toute la saison pour passer son BEPF. Désormais diplômé, il a rapidement été en tête de liste pour remplacer Luka Elsner, parti à Reims. Nommé ce lundi 1er juillet pour la reprise de l’entraînement, il aura la lourde tâche de substituer un entraîneur qui a fait remonter puis a maintenu le club doyen dans l’élite.
Pour cela, l’ancien joueur ciel et marine pourra compter sur le soutien de tout le staff havrais reconduit pour cette nouvelle saison. Avec des moyens à nouveau extrêmement limités et une masse salariale encadrée par la DNCG, il devra avant tout permettre aux Havrais de se maintenir en Ligue 1. Nul doute que son arrivée sur le banc havrais va lancer une période de mercato extrêmement intense. Dans le sens des arrivées mais aussi et surtout dans le sens des départs. En effet, le HAC doit vendre pour équilibrer les comptes.
Faire mieux avec moins, voilà donc l’équation que devra résoudre le nouveau coach ciel et marine ! Malgré cela, il bénéficiera sans aucun doute du soutien du public de la Porte Océane. Un public très heureux de voir débarquer un pur produit de la maison sur le banc du Stade Océane. En espérant qu’il laisse une trace aussi indélébile que son illustre prédécesseur…
Crédit photo : J. Delorme ( L’Equipe )