Silence, on dort !
Sur une bonne série de 4 matchs sans défaite dont trois sans encaisser de but, les Havrais se déplaçaient dimanche sur le pelouse de la Beaujoire à Nantes accompagnés d’un magnifique parcage mené par les Barbarians. L’occasion pour eux de fêter une nouvelle fois leurs 30 ans, cette fois-ci en déplacement avec un très beau tifo !
Luka Elsner, satisfait de la bonne prestation de ses joueurs face à Monaco a reconduit le même système en 4-2-3-1 alignant donc 4 joueurs à vocation offensive pour stopper cette série de matchs sans but marqué ( 3 matchs sur les 4 derniers ). Cependant, contrairement à la semaine passée, les Havrais ont connu cette fois une première mi-temps très compliquée.
Une première période à sens unique
En effet, cette confrontation plutôt équilibrée sur le papier a très vite tourné en faveur des Canaris. Les statistiques de cette première période sont sans appel. Nantes a confisqué le ballon ( 70% de possession ) et s’est créé beaucoup plus d’occasions ( 10 tirs à 1 et 0,76 xg contre seulement 0,02 ).
Le HAC, emprunté techniquement a très mal négocié les quelques opportunités en transition qui se présentaient à lui face à la pire défense de L1 qui semblait une nouvelle fois très fébrile… Ce manque de justesse dans l’avant-dernière passe commence à devenir chronique côté ciel et marine et est la cause principale de cette série de matchs sans but marqué…
Le milieu de terrain à deux éléments ( Abdoulaye Touré et Daler Kuziaev ) a été le symbole du manque de justesse technique havrais dans cette première période clairement à oublier. Etouffés par l’intensité notable des Nantais qui voulaient stopper l’hémorragie de leurs 3 défaites d’affilée, les deux milieux de terrain se sont à nouveau trouvés esseulés.
De ce fait, l’attaque a eu très peu de ballons à se mettre sous la dent et a été transparente à l’image du jeune Elysée Logbo, qui n’a pas profité de cette titularisation en l’absence de Mohammed Bayo pour briller.
Comme toujours depuis ce début de saison, la défense est la ligne qui a le mieux résisté à l’intensité nantaise du début de match. Etienne Youte, titulaire pour la deuxième fois consécutive a une nouvelle fois été irréprochable. Le jeune joueur formé à l’ESTAC puis à l’Inter affiche une sérénité, une justesse et une puissance déjà très intéressantes à son âge. Arouna Sanganté, replacé en arrière droit dans ce système a certes eu du mal à se mettre dans le rythme face à un Moses Simon intenable en début de match mais s’est assez vite mis au niveau de ses compères, Desmas, Youte et Lloris. En revanche, Christopher Opéri, de retour de blessure a semblé en difficulté face à l’adversité incarnée par Ganago.
Nantes a donc usé et abusé du jeu sur les côtés sans être réellement efficaces, au grand bonheur des supporters havrais qui n’attendaient qu’une chose, que cette première période se termine au plus vite sur un score nul et vierge…
Un changement tactique, plus d’équilibre mais encore moins d’action…
A la vue de cette première période à la limite du néant techniquement ou en termes d’intensité, le staff havrais a à nouveau su faire preuve d’une capacité d’adaptation très rapide.
Luka Elsner a voulu dès l’entrée de la deuxième période renforcer son milieu de terrain en y ajoutant un élément, Rassoul Ndiaye au détriment d’Elysée Logbo.
Ce changement tactique a clairement permis de rééquilibrer le rapport de force face aux Nantais. Le HAC a enfin pu tenir le ballon ( 47% de possession ) et se procurer quelques ( timides ) opportunités ( 0,21xg ) mais a surtout bloqué les velléités offensives des jaunes et verts.
Malgré cela, au moment même où le HAC retrouvait des sensations, le FC Nantes a réussi à trouver le chemin des filets par l’intermédiaire de Ganago à la 57e minute avant que l’arbitre n’interrompe sa joie pour une position de hors-jeu très limite.
Hormis cette action, les Nantais ont été dans cette deuxième période aussi inoffensifs que nos Havrais, c’est dire…
Le frisson Ayew
Une seule chose est venue interrompre cet ennui ! L’entrée à la 64e minute du capitaine du Ghana et nouvelle recrue du HAC, André Ayew. L’ancien marseillais a tout de suite voulu prouver à son staff sa motivation sous ses nouvelles couleurs, notamment en se montrant à l’aise dans les duels aériens malgré sa taille relativement modeste.
Cependant, ce léger frisson dans la torpeur de ce dimanche après-midi a été de très courte durée puisque l’arbitre portugais, M.Nogueira en a décidé autrement en expulsant Ayew sur une semelle un peu trop haute à son goût, contrairement au coup de pied dans la tête de Pierre-Gabriel sur Antoine Joujou. Allez comprendre…
Une fois à 10, les Havrais se sont montrés paradoxalement un peu plus actifs, notamment grâce à l’entrée très intéressante de Yassine Kechta, sans toutefois mettre en danger la cage gardée par Alban Lafont.
De leur côté, les Nantais ont poussé mais sont à nouveau tombés sur un Desmas décisif, notamment sur la reprise de Cömert contrée par un havrais avant d’être détournée par le portier Havrais, auteur d’un 6e clean sheet en 13 matchs. Les Canaris ont aussi parfois aidé le HAC dans cette tâche en montrant une maîtrise technique très douteuse à l’image des centres de leur latéral gauche Hadjam ( 1/6 centres réussis ) ou de la reprise dans les nuages de Florent Mollet dans le temps additionnel. Cela les a empêché de convertir leur supériorité numérique en avantage au score !
Le compteur tourne
Finalement, le HAC gardera des traces au sens propre ( la bosse de Joujou ) comme au sens figuré ( Ayew suspendu, Lloris touché ) de son déplacement à Nantes mais le club doyen revient avec un point sans avoir montré grand chose excepté la solidarité qui le caractérise depuis l’an dernier et qui lui permet de faire tourner le compteur même lors des matchs les plus compliqués.
On ne crachera certainement pas sur ce point qui pourrait être décisif en fin de saison et qui permet au HAC d’être 8e avec 5 points d’avance sur le barragiste lorientais et 6 sur le premier relégable direct, le Clermont Foot. Mais le HAC devra montrer un autre visage dimanche prochain à 13h face au PSG s’il veut espérer accrocher quelque chose face au leader de Ligue 1 devant un Stade Océane qui sera à nouveau à guichets fermés !
Elsner changera-t-il de système ? De joueurs ? Ce qui est sûr, c’est que le coach slovène demandera à ses joueurs de mettre beaucoup plus d’intensité qu’à la Beaujoire et être bien plus justes techniquement.
Et comme le disait un célèbre skieur amateur du cinéma français repris récemment avec succès dans le monde du foot : “Sur un malentendu, ça peut marcher !”