Après cette trêve internationale qui a permis d’effacer le souvenir de la déroute de Clermont, les Havrais recevaient Montpellier. A la lutte avec le club doyen au classement, la Paillade comptait un point de retard sur le HAC avant cette rencontre. Les Ciel et Marine pouvaient donc prendre un peu d’air dans la lutte pour le maintien en enchaînant une deuxième victoire consécutive à domicile. Malheureusement, tout le contraire s’est produit…
Sans Targalline ni Opéri !
Pour cette rencontre décisive dans la course au maintien, le staff havrais devait faire sans les absences de Targhalline, expulsé face à Clermont et d’Opéri dont la compagne était sur le point d’accoucher. Luka Elsner a donc choisi de reconduire son 4-3-3 habituel en titularisant El Hajjam dans le couloir gauche et Kechta dans l’entrejeu. L’autre choix fort du coach slovène fut de reléguer Bayo sur le banc au profit d’André Ayew, titulaire en pointe.
Contrairement à la rencontre à Clermont, les Ciel et Marine ont tout de suite montré une réelle implication. Consciente de l’importance de cette partie, la défense a retrouvé la solidité qui avait fait la force de l’équipe depuis l’an dernier. La charnière Lloris-Youté qui avait pris l’eau en Auvergne a certainement été la grosse satisfaction de ce match. Ce ne fut pas forcément le cas du capitaine Arouna Sanganté, à nouveau aligné à droite…
Avec cette solidité retrouvée, le HAC a essayé de se projeter vers l’avant. Cette tentative assez timide a donné une rencontre très fermée. Montpellier de son côté a complétement refusé le jeu. Avec aucun tir cadré et 0,23 xg en première période, les Héraultais ont été parfaitement bloqués par la défense havraise. Les seules incursions montpelliéraines du premier acte furent l’œuvre d’Al-Tamari ou d’Adams, qui butèrent toujours sur le mur de la défense centrale.
Des Havrais complètement impuissants !
De l’autre côté du terrain, l’attaque fut beaucoup moins satisfaisante. En manque de confiance, les offensifs ciel et marine ont très rarement mis en danger le MHSC. Et ce, malgré la domination havraise dans la plupart des duels. Jamais les joueurs de Luka Elsner ont su trouver la clé dans la défense de la Paillade.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Très remuant, Emmanuel Sabbi a souvent déstabilisé ses adversaires directs. Malheureusement, les mauvais choix ou la mauvaise exécution dans les derniers mètres n’ont pas permis de concrétiser tous ces décalages. Les chiffres sont assez éloquents ! Le HAC n’a cadré que trois frappes en 90 minutes dont deux en première période. L’une d’entre elles a failli tromper Lecomte qui s’interposa finalement sur la frappe de loin d’El Hajjam à la 27e minute.
L’autre fut un tir complètement écrasé de Sabbi… Marqué par le déchet technique, ce premier acte est le symbole de l’impuissance flagrante de l’attaque havraise depuis quelques mois ! Les deux équipes rentrèrent donc à la pause sur un score nul et vierge. De quoi retrouver la confiance pour les Hacmen, bien mieux en place qu’à Clermont. En revanche, les joueurs d’Elsner ont une nouvelle fois connu une première période sans marquer. Et ce, pour la vingtième fois en vingt-sept matchs cette saison ! Une statistique impressionnante mais finalement pas étonnante pour 3e pire attaque de L1 !
Le HAC pousse mais ne concrétise toujours pas…
Au retour des vestiaires, les Ciel et Marine sont rentrés avec de meilleures intentions offensives ! Face à des Montpelliérains qui semblaient être restés en pause, le HAC a failli ouvrir le score. Notamment sur un coup franc excentré de Kechta repris de la tête par Lloris. Poteau ! Une fois de plus, la réussite a fui les joueurs de la Cité Océane !
Pendant ces 70 minutes, les Havrais n’ont jamais semblé être en danger et ont essayé tant bien que mal de se procurer des occasions. L’attaquant havrais le plus dangereux, Emmanuel Sabbi fut remplacé à la 65e minute ! Tout comme Loïc Négo. Rentrèrent alors Josué Casimir et Mohamed Bayo. L’objectif pour le staff du club doyen était de trouver la clé dans la défense de la Paillade !
Et pourquoi pas voir Bayo retrouver le chemin des filets ! En tout cas, l’entrée de l’international guinéen fut l’occasion pour certains supporters havrais de montrer leur mécontentement envers les sifflets dont il fait l’objet. On espérait alors que le chant lancé en son honneur par une partie du kop allait lui permettre de retrouver la confiance ! Et sur son premier ballon, Bayo lança un contre avant de déclencher une frappe malheureusement un peu trop écrasée. Avec un point d’encrage dans l’axe, l’attaque havraise voulait trouver des solutions qu’elle n’avait pas trouvées par les côtés, bien bloquée par les joueurs de Der Zakarian qui avait bien étudié le jeu du HAC.
Montpellier punit le HAC en contre !
Loin de trouver la solution, les Hacmen allaient même être sanctionnés de leur manque d’efficacité offensive… A force de ne pas concrétiser leur domination, le club doyen allait connaître une nouvelle désillusion ! Sur un nouveau ballon perdu dans les trente derniers mètres, Montpellier se projeta en contre par Al-Tamari. Le jordanien put traverser tout le terrain sans jamais être attaqué… Sanganté recula du camp adverse jusqu’à son but laissant ainsi la possibilité à son adversaire de rentrer dans la surface sans adversité. Le repli trop lent de Kechta permit aussi au latéral Mincarelli de dédoubler et de lui offrir donc une solution.
En surnombre, les joueurs de la Paillade ont parfaitement joué le coup. Mincarelli servit Ferri seul face au but. L’ancien lyonnais crucifia alors Desmas ! A la 72e minute, le MHSC ouvrit le score totalement contre le cours du jeu… Symbole d’une équipe qui sait être efficace. Une qualité indispensable pour une équipe qui joue le maintien. Montpellier a d’ailleurs montré toute son expérience de ces situations. Sans jamais avoir maîtrisé la rencontre techniquement et physiquement, ils ont su être cliniques aux moments opportuns.
D’abord, en faisant le dos rond pendant 70 minutes ! Puis, en prenant l’avantage sur la fin de match. Cette ouverture du score mit un énorme coup de bambou au HAC qui n’avait vraiment pas besoin de ça pour perdre confiance ! A partir de là, les Havrais n’ont plus existé de la partie…
Le HAC sans réaction…
En effet, cette ouverture du score n’a entraîné aucune révolte côté ciel et marine. Pire encore, les Havrais se sont arrêtés de jouer de manière très surprenante. Peu en vue depuis le début de la partie, les Héraultais en ont profité pour mettre le pied sur le ballon et gérer la fin de match. Et huit minutes après l’ouverture du score, le MHSC a doublé la mise.
Sur un corner du capitaine Téji Savanier dévié par Nordin au premier poteau, Christopher Jullien, rentré en jeu donna un avantage décisif aux Montpelliérains. Le défenseur, laissé complètement seul par Sanganté qui a lâché son marquage n’avait plus qu’à conclure face au but… Deux erreurs qui coutent très cher au HAC ! A croire que le club doyen n’a toujours pas fini son apprentissage de la Ligue 1 et de ses exigences…
De son côté, Montpellier a fait “le coup parfait” comme le confiait le second buteur de la partie au micro de Prime. Une victoire sans briller mais une victoire quand même ! Les Normands n’ont pas démérité mais toujours handicapés par un manque flagrant de confiance et d’efficacité devant, ils n’ont jamais su faire la différence. Les nombreuses situations où les Havrais se sont marchés dessus en situation de frappe en sont la preuve… Ils finissent cette rencontre dépités sans même avoir eu la force de se battre jusqu’au bout…
Le HAC se fait peur dans la course au maintien…
Après la victoire face à Toulouse qui avait cassé la spirale négative, on avait des raisons d’être optimistes. Le HAC allait enchaîner deux rencontres face à des concurrents directs ( Clermont et Montpellier ) avec l’espoir de prendre des points. A l’arrivée, c’est un zéro pointé ! Le HAC a sombré en Auvergne et a aussi perdu face aux Héraultais malgré un match bien meilleur dimanche. L’image de cette attaque moribonde totalement impuissante est le symbole du manque d’efficacité que le HAC traîne depuis la fin janvier…
Avec seulement 27 points, le club doyen est loin d’être assuré de renouveler son bail dans l’élite du football français. Les défaillances de Clermont et de Metz lui assurent pour l’instant une certaine avance. Mais celle-ci se réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure de cette série noire qui n’en finit pas. Après ces 7 défaites en 8 matchs, le Havre AC ne compte plus qu’un point d’avance sur le barragiste lorientais et quatre sur le FC Metz, premier relégable direct !
Il y a malgré tout encore de l’espoir !
Au milieu de ce marasme, la prolongation annoncée de Mathieu Bodmer donne clairement une lueur d’espoir. En s’inscrivant sur le long terme avec le HAC, il donne clairement de la visibilité et de la stabilité au projet et insuffle un nouvel élan dans cette période décisive. Il ne reste en effet que 7 matchs pour que les Ciel et Marine glanent les points nécessaires pour rester en Ligue 1. Sept matchs qu’ils devront aborder comme des finales. Parmi ces 7 matchs, il y aura trois déplacements compliqués ( Lens, Paris, Nice ) à commencer par celui de samedi face aux Sang et Or. Mais il y aura aussi 4 matchs à domicile dont trois face à des concurrents directs ( Nantes, Metz et Strasbourg ).
Le HAC a encore son destin entre ses pieds ! Pour atteindre cet objectif, les joueurs auront tous besoin de nous ! A domicile comme à l’extérieur, soyons tous derrière eux ! Unis dans l’adversité ! Dimanche, à Bollaert, le parcage sera à la hauteur du rendez-vous et devra prouver que l’union sacrée est de mise ! Tous en Ciel et Marine jusqu’à la fin de saison ! C’est ensemble qu’on parviendra à garder le club au niveau qu’il mérite : l’élite du foot français !
Crédit photo : Mégane Fréchon ( Insta : mgn.photo )