T’HAC’tique : Nouveau coach, nouvelle philosophie ?

“Je préfère gagner 5-4 que 1-0.” Voilà comment Didier Digard résumait sa philosophie de jeu lors de sa première conférence de presse. Suite au départ de Luka Elsner à Reims, le nouveau coach ciel & marine avait la lourde tâche de remplacer l’artisan de la montée et du maintien en Ligue 1.

Avec un effectif très peu modifié du fait de la situation économique du club, l’ancien milieu de terrain formé à la Cavée prône donc publiquement un football plus porté vers l’avant que son prédécesseur. Après trois journées de championnat, il est l’heure de tirer des premiers enseignements tactiques et voir si les actes suivent les paroles.

Toujours avancer !

Dès les premiers matches de préparation, Didier Digard n’a cessé d’haranguer ses joueurs à aller vers l’avant. Pour cela, le staff havrais demande à sa défense et à son gardien Arthur Desmas de relancer court. Ainsi, à plusieurs reprises lors de ces trois premières rencontres, nous avons vu le coach reprendre ses joueurs lorsqu’il ne respectait pas ces consignes. Même chose pour ceux qui auraient le mauvais réflexe de prendre trop de temps sur les remises en jeu.

L’objectif est donc de maîtriser davantage le cours de la rencontre et mettre assez d’intensité pour bousculer l’adversaire. Le match face à Paris dès le début de saison n’est pas forcément l’exemple idéal sur ce point. En effet, face à une équipe largement dominatrice, le HAC n’a eu que 24% de possession du ballon. Cependant, même lors de cette rencontre, les Ciel & Marine ont essayé de jouer plus court qu’à l’accoutumée. Certainement, pour ne pas subir davantage.

La composition d’équipe reste d’ailleurs sur le papier la plus offensive qu’ait choisie Didier Digard depuis le début de saison. Un peu paradoxal quand on voit le jeu proposé lors des deux matches suivants. En effet, l’ancien joueur du PSG avait opté pour un 4-5-1 avec deux latéraux très offensifs ( Négo et Opéri ). Un choix inconcevable du temps de Luka Elsner.

Une première plutôt réussie !

Malgré le résultat extrêmement peu flatteur pour le club doyen, les Havrais ont embêté les triples champions de France en titre. L’ouverture du score précoce ( 2e minute ) de Kang-in Lee ne laissait pourtant absolument pas présager ce contenu. D’entrée, les doutes sur le choix de la défense à 4 avec Négo et Opéri sont apparus. En effet, Lloris et Youté, esseulés n’ont pas pu stopper le sud-coréen qui a profité de l’espace laissé par l’ivoirien dans son dos en compensant la montée de Lloris au pressing.

Il est loin d’être le seul fautif sur l’action. Les trois milieux axiaux ( Kuziaev, Ndiaye et Touré ) se sont fait aspirer par le jeu en triangle parisien au début de l’action. Ensuite, les joueurs de la capitale étaient en surnombre… Gautier Lloris dut monter et Ramos n’avait plus qu’à faire le décalage pour l’ailier coréen. Kang-In Lee ajusta ensuite Desmas pour inscrire le premier but de la saison en L1.

Après cela, ce fut compliqué pour les joueurs de Didier Digard de se remettre la tête à l’endroit. La tête de Kolo Muani sur la barre à la 24e minute aurait pu tuer le match. Elle fut au contraire le début du renouveau havrais. A la 29e minute, Touré a cru ouvrir le score sur un corner repris en deux temps. Malheureusement, sur la première action, Casimir, en position de hors-jeu gêna Donnarumma. Le but fut donc refusé par le VAR.

Les individualités parisiennes ont fait la différence !

Emmenée par Arthur Desmas toujours aussi impeccable dans ses cages, la défense havraise a été de plus en plus solide lors de cette partie. Le portier a notamment empêché le jeune Mbaye de doubler la mise avant la pause. Et cela aurait pu être un tournant du match… En effet, au retour des vestiaires, Opéri offrit un caviar dont lui seul a le secret pour Gautier Lloris sur un coup franc lointain. Le défenseur havrais reprit de volée ! Le ballon traversa la surface sans jamais être touché. Les Ciel & Marine égalisaient ainsi face au champion de France en titre !

Cinq minutes plus tard, Josué Casimir, capitaine d’un soir, fit chavirer le Stade Océane. Récupérant un ballon en profondeur mal négocié par la défense parisienne, il se présenta seul face à Donnarumma… Et trompa le portier italien ! Délire dans l’antre du club doyen ! Une ambiance rapidement calmée à nouveau par le VAR… Le guadeloupéen s’était emmené le ballon de la main au départ de l’action. Après ce temps fort havrais où les Ciel & Marine se sont créés le peu d’opportunités qu’ils ont eues dans la partie ( 0,21 xg ), Paris a repris le contrôle du jeu avec 80% de possession en deuxième période.

Le club de la capitale a cependant été très peu dangereux… Jusqu’à la 71e minute et l’entrée des deux ailiers Barcola et Dembélé ! Ce fut le réel tournant du match au moment même où Didier Digard n’avait pas encore effectué de changement. Au-delà de la fraicheur physique, l’élément qui fit la différence fut le talent des entrants. Dembélé donna d’abord l’avantage au PSG de la tête sur un centre de Neves.

Un système adapté et une première victoire !

Le HAC a alors complètement lâché et a encaissé but sur but. Barcola trouva lui aussi les filets deux minutes plus tard sur un raid solitaire. Puis l’arbitre siffla un pénalty sur Kolo Muani. RKM tira lui-même et trompa Desmas. Ce score de 4-1 ne rend absolument pas justice à la prestation des Hacmen. Un match plutôt solide où le HAC a tenu bon jusqu’à la 80e minute, moment où ils ont subi la foudre des individualités parisiennes. De quoi retrouver tout de même de l’espoir après un dernier match de préparation inquiétant face à Bochum ( 0-6 ). Et cet espoir se concrétisa dès la rencontre suivante !

Dans un chaudron pas vraiment bouillant du fait de la fermeture des deux kops pour le retour des Verts dans l’élite, le coach Didier Digard a opté pour un nouveau système profitant du retour d’Arouna Sanganté, blessé lors du match d’ouverture. L’ancien entraîneur niçois est revenu à une défense à 3. Loin de la défense à 5 parfois utilisée l’an dernier par Luka Elsner l’an passé, dans ce système, les deux pistons ont un rôle beaucoup plus offensif.

On a en effet vu Loïc Négo très offensif et actif sur son couloir droit. Idem pour Zouaoui côté gauche. L’ancien martégal arrivé cet été a livré à ce poste une copie excellente pour son premier match dans l’élite et a fait oublier l’absence de Christopher Opéri, blessé. Yassine Kechta qui avait évolué face à Paris dans un rôle très excentré à droite a joué dans le milieu axial à Geoffroy Guichard. Ce repositionnement axial fut largement bénéfique au milieu marocain.

Une philosophie qui porte ses fruits…

Lors de cette rencontre, les joueurs de Didier Digard ont pu davantage exhiber la philosophie prônée par leur coach que face au PSG, un match qui est toujours très particulier tactiquement… On a d’ailleurs vu le nouvel entraîneur ciel & marine donner de la voix pendant toute la partie. En particulier pour demander à ses joueurs d’aller vers l’avant !

Le 3-5-2 choisi pour embêter les stéphanois tactiquement selon les dires du coach eut l’effet escompté. Dans un match initié par de nombreuses erreurs techniques des deux côtés, ce sont les Havrais qui en ont le plus profité. D’abord par l’intermédiaire de Yassine Kechta à la 17e minute. Au départ de l’action, Zouaoui récupéra le ballon dans les pieds de Nzuzi, le latéral droit des Verts qui est apparu très emprunté, à l’image de toute son équipe. Antoine Joujou en profita pour mener la transition offensive mais buta sur la défense. Le ballon revint sur Kechta qui déclencha une belle frappe de loin… Bien sortie par Larsonneur !

Moins de huit minutes plus tard, Zouaoui ( toujours lui ! ) servit Lloris sur un coup franc excentré. Le défenseur remit alors à Touré. Le guinéen, complètement seul, manqua totalement sa reprise de la tête. Ce n’était que partie remise pour tromper Larsonneur. En revanche, on sentait que cette équipe havraise était capable de mettre en danger son adversaire. Et ce, à l’extérieur, ce qu’on avait rarement vu l’an dernier

Les côtés et les CPA : meilleurs moyens de porter le danger !

Pour cela, le staff havrais semble avoir appuyé sur l’importance de passer par les côtés. Les joueurs de la Porte Océane ont créé près de 80% de leurs opportunités en passant par les côtés. Et presque 50% sur le côté gauche de l’inépuisable Zouaoui. C’est une tendance que l’on voyait déjà en préparation et qui semble se répéter en matches officiels. Avec des résultats puisque le HAC vient d’inscrire 6 buts en trois rencontres. Sans compter les trois buts refusés !

Une autre caractéristique des buts havrais réside dans l’importance des coups de pied arrêtés. Le match à Saint-Etienne en est l’illustration parfaite. Un but sur pénalty et un but sur corner ! Le premier à la 57e minute est l’œuvre de Touré qui, d’une panenka, “cloua le bec” du portier stéphanois venu l’insulter avant de tirer. Sur l’action du pénalty, on notera le débordement de Casimir une fois de plus sur le côté gauche avant que celui-ci ne soit fauché par Appiah.

Le deuxième but havrais fut inscrit dix minutes plus tard par le capitaine Arouna Sanganté sur un corner très bien frappé par Zouaoui. Deux buts sur coups de pied arrêtés qui s’ajoutent à celui face à Paris. Une marque de fabrique de Didier Digard ? Peut-être… En tout cas, en l’absence d’un attaquant apportant de réelles garanties de buts, cela pourrait s’avérer décisif pour grapiller des points !

Le HAC, aussi solide que l’an dernier défensivement ?

Les Havrais terminèrent donc cette rencontre sans but encaissé ! Le premier clean sheet de la saison pour Arthur Desmas. Ce n’est que la deuxième fois seulement que cela se produit sur les 24 derniers matches ! Une vraie performance donc… Cependant, cette stat’ est à nuancer. En effet, les Havrais ont aussi subi beaucoup d’occasions à Saint-Etienne. 19 tirs et 1,11 xg. Avec un peu plus d’efficacité et sans un grand Desmas, l’ASSE aurait largement pu ouvrir la marque dès la première période.

On pense bien sûr à la frappe sur la barre de Cafaro. Mais aussi à sa reprise de la tête à la 37e minute bien captée finalement par le portier havrais. Même au retour des vestiaires, les Verts ont été dangereux… Amougou a notamment raté l’immanquable en dévissant sa frappe alors qu’il était face au but sur un deuxième ballon suite à un corner repoussé. Trois minutes plus tard, il fallut d’un rien pour qu’Abdelhamid ne reprenne victorieusement le ballon au second poteau sur un corner stéphanois.

A la 71e, ce fut au tour de Négo de sauver les siens sur un centre en retrait. Mais le HAC n’encaissa pas de but dans cette rencontre. Un match que les Havrais ont su parfaitement négocier grâce à leur expérience de la L1. Cet élément joua certainement un rôle important dans le sort de ce match. Tout comme les choix tactiques de Digard qui ont particulièrement gêné les Stéphanois.

Autre promu, autre succès !

Après cette victoire à Geoffroy-Guichard, les Hacmen s’avançaient avec confiance pour affronter Auxerre à Océane. Les Bourguignons, eux aussi promus avaient tout de même mieux réussi leur entame de saison que les Verts. Avec une victoire face à Nice, les Auxerrois comptaient le même nombre de points que nos Havrais. Un match qui semblait donc équilibré entre concurrents au maintien.

Sur le papier seulement car le HAC a largement dominé la partie de bout en bout. Et pourtant, ce furent les Bourguignons qui ouvrèrent la marque à la 17e minute par Gaëtan Perrin d’un splendide coup franc. Une ouverture du score contre le cours du jeu puisque les Havrais s’étaient créés jusque-là les meilleures occasions.

En effet, le jeu par les côtés fut à nouveau la première arme offensive côté havrais ( 82% des opportunités ) et porta ses fruits. Loïc Négo, démarqué suite à une superbe combinaison avec Kechta, put servir Rassoul Ndiaye. Le milieu de terrain très présent dans les derniers mètres pendant toute la partie, manqua le cadre de peu.

Un retour en patron !

Rapidement, on a observé que le jeu collectif ciel & marine mettait en grande difficulté les Bourguignons. Souvent en retard, les défenseurs auxerrois ont parfois fait preuve d’un surplus d’agressivité. Ce fut le cas de Paul Joly puis de Hoever, tous deux sanctionnés d’un carton jaune ( 11e et 14e minutes ). Le but auxerrois est venu punir la seule erreur havraise du début de partie. L’excès d’engagement de Sanganté sur le côté de la surface qui a mené au coup franc.

Après cette ouverture du score, les Havrais ont vite réagi. Targhalline, lancé dans la profondeur fut le premier à sonner la charge. Mais le marocain manqua sa frappe du gauche. Peu après, à la 24e minute, sur une nouvelle approximation de Paul Joly, Loïc Négo, à nouveau placé très haut lui chipa le ballon. L’international hongrois mystifia le latéral auxerrois qui s’était jeté avant de servir Kechta. Avant d’arriver à Kechta, le ballon fut taclé dans son propre but par Owusu. Une égalisation logique pour le club doyen !

En effet, les Ciel & Marine ont dominé l’ensemble de la partie et ont très rarement été en difficulté ( 0,58 xg pour l’AJA ). De leur côté, les Havrais ont battu le record depuis la remontée du club doyen dans l’élite avec 2,76 xg. Avec 22 tirs tentés dont 13 en deuxième période, les Hacmen ont mis une pression constante sur la défense de l’AJA. Cette pression est parfaitement illustrée par l’incroyable opportunité havraise avant la pause. Sur un pressing très haut de Targhalline, le défenseur auxerrois perdit le ballon en pleine surface. Le milieu marocain médaillé de bronze aux JO servit en retrait Rassoul Ndiaye… Qui envoya le ballon dans les nuages à la grande surprise de tout le stade…

Rassoul Ndiaye se rachète !

Juste après cette action, Hoever fut à nouveau très en retard et trop agressif sur son intervention sur Opéri. Résultat : deuxième carton jaune et expulsion pour le latéral de l’AJA. Une fois réduit à dix, la domination havraise fut encore amplifiée… Et concrétisée juste après le retour des vestiaires ! A la 48e, Rassoul Ndiaye crut libérer son équipe d’une magnifique frappe croisée à l’entrée de la surface. C’était sans compter sur le VAR qui est revenu plusieurs passes en arrière pour signaler une position de hors-jeu de Loïc Négo au départ de l’action.

Selon les propres dires du milieu havrais, il pensait “ne plus jamais remarquer de sa vie” après le manque de réussite dont il a souffert. Mais quatre minutes plus tard, Opéri lui servit sur un plateau un ballon en or d’un magnifique centre. Sa belle reprise de volée envoya valser tous ses doutes. Rassoul Ndiaye fut acclamé par le public d’Océane. Une bien belle image pour ce joueur qui n’a pas encore réussi à montrer l’étendue de son talent depuis son arrivée au Havre. Espérons que cela soit le début d’une belle aventure.

Après la sortie du milieu sénégalais, la rencontre continua à être à sens unique. Casimir négocia assez mal un ballon qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à son action du but refusé face aux Parisiens. Sur ce coup-là, il ne croisa pas sa course mais il s’excentra, ce qui permit au défenseur bourguignon de revenir.

Des choix payants pour Digard !

Le même Casimir provoqua quelques minutes plus tard le pénalty de la 95e minute. Et Touré conclut ce bel après-midi ensoleillé en inscrivant un troisième but amplement mérité ! En effet, les Havrais ont semblé bien supérieurs à leurs adversaires qui n’ont jamais produit de danger. Cela est aussi à mettre au crédit de la défense. Une défense à nouveau à 3 comme face à Saint-Etienne. En revanche, elle fut amputée d’un membre : Etienne Youté. Sanctionné par la direction, l’imposant central ciel & marine devra prolonger s’il veut retrouver les terrains avant la fin de saison.

En attendant, Yoann Salmier a parfaitement rempli sa mission à sa place. Ce schéma à trois centraux donne une place prépondérante aux pistons qui ont encore régalé face à Auxerre. Ils sont tout simplement à l’origine des trois buts havrais. Le CSC fut précédé d’une passe de Négo. Le but de Ndiaye vient d’un centre d’Opéri. Idem pour le pénalty provoqué par Casimir.

De plus, ces pistons apportent un surplus au milieu de terrain. Cela était flagrant face à Auxerre où le combat du milieu a été grandement déséquilibré. D’autant plus que Négo et Opéri étaient accompagnés de 4 milieux de métier : Targhalline, Kechta, Touré et Ndiaye. C’était donc sur le papier une équipe plutôt défensive. Ce ne fut absolument pas le cas sur le terrain puisque les milieux avaient une grande liberté pour se projeter dans les derniers mètres comme l’a fait Rassoul Ndiaye plusieurs fois.

Un début de saison à confirmer !

La seule petite déception de ce match face à Auxerre fut la titularisation d’Issa Soumaré, seul en pointe. Face à son ancien club où il fut prêté l’an dernier, il n’a pas été très efficace devant. Son rôle de piston était clairement ingrat étant donné son isolement devant. Il n’a certainement pas réussi à convaincre de retenter ce pari.

En revanche, le coach havrais peut compter sur de vraies réussites tactiques lors de ces trois premières rencontres. Didier Digard semble avoir déjà imposé ses préceptes de jeu. De l’intensité, du jeu toujours vers l’avant et l’utilisation régulière des côtés notamment via le rôle des pistons. Ainsi que l’utilisation des coups de pied arrêtés pour faire la différence.

Autant de satisfactions qui peuvent donner de l’espoir pour la suite de la saison. Le HAC a très bien négocié ce début de saison avec deux victoires en trois matches. Deux victoires d’affilée, chose jamais réalisée par le club doyen en L1 depuis 21 ans ! Cependant, il ne s’agit que du début du chemin dans la course au maintien. Rendez-vous à Toulouse dimanche à 17h pour essayer de poursuivre cette belle série ! L’an dernier, le club de la Ville Rose a plutôt réussi l’an dernier avec deux victoires. Donc, pourquoi pas renouveler cette performance ?

Crédit photo : Clémence Hédin / Hacmen

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