Bilan de mi-saison : Partie 2 : Un vent nouveau dans la Cité Océane !

Sur la lancée de la saison dernière qui a vu le Stade Océane se remplir petit à petit au gré des exploits de nos Ciel et Marine qui les ont mené à la montée dans l’élite du football français 14 ans après la descente en Ligue 2, l’engouement du public havrais est palpable match après match à domicile comme à l’extérieur.

Le long calvaire du public havrais…

Qu’elles ont été longues ces quatorze années en Ligue 2 ! Elles ont aussi laissé des traces sur le public havrais… Après le déménagement de Deschaseaux à Océane, les places vides du vaisseau bleu ont longtemps été le symbole du désintérêt progressif des Havrais pour leur club. Ils suivaient désormais de loin, lassés par une gestion parfois incompréhensible et des entraîneurs aux choix plus douteux les uns que les autres. Les groupes de supporters ont aussi été concernés par cette démobilisation. Malgré leur passion intacte, le Kop Ciel et Marine, le groupe le plus ancien de la tribune créé en 1984, n’a pas réussi à amener au stade une nouvelle génération. Même chose pour les Barbarians Havrais, qui ont connu un coup de mou au début des années 2010 alors qu’ils étaient en pleine ascension jusque là.

Lors des grosses confrontations, comme face à Monaco, pourtant placée en plein été, fin août 2012, le Stade Océane n’était même pas rempli à 50%…. Un chiffre à peine atteint quatre ans plus tard, le 13 mai 2016 face à Bourg en Bresse dans une rencontre pourtant ô combien décisive. Malgré le nombre assez faible de 13000 spectateurs, l’ensemble de la tribune kop avait ce jour-là démontré l’importance du soutien du public havrais derrière son équipe qui était à deux doigts de renverser une énorme montagne. ( 5-0 )

Cependant, lors de cette saison 2015-2016, on commençait à sentir que le volcan pouvait se réveiller. Le kop avait retrouvé sa ferveur et les parcages ciel et marine étaient de plus en plus remplis comme à Auxerre en fin de saison ! Après quelques saisons moins intéressantes sur le plan sportif, notamment après l’arrivée de Paul Le Guen en tant que manager, cette ferveur est malheureusement retombée, pas aidée par une équipe souvent passive sur le terrain…

Changement d’ère dans les bureaux, sur le terrain et dans les tribunes

Après divers échecs, Vincent Volpe a décidé de révolutionner la gestion du club doyen à l’été 2022. Exit Pierre Wantiez et Paul Le Guen, décriés par l’ensemble des supporters ciel et marine. Le propriétaire américain a décidé de laisser les clés du camion à Jean-Michel Roussier. L’ancien président de l’OM est épaulé dans la direction sportive par Mathieu Bodmer et son acolyte, Mohamed El-Kharraze.

Ensemble, ils ont reconstruit le staff du HAC à la tête duquel ils ont placé Luka Elsner. L’entraîneur slovène est aux antipodes des principes de jeu de Paul Le Guen. Accompagné de têtes connues par les supporters comme Nicolas Douchez ou Jean-Michel Lesage, le staff havrais a rapidement eu le soutien du public ciel et marine. Proposant un jeu bien plus chatoyant que son prédécesseur, le HAC s’est rapidement retrouvé dans les premières places du championnat. Cette équipe se démarque surtout par ses valeurs de courage et d’abnégation qui manquaient tant à ce collectif depuis des années dans la course à la montée.

Cette hargne de tout le groupe et cette haine de la défaite a emmené tout un peuple derrière lui. La Cité Océane endormie sur le plan footballistique s’est enfin réveillée et a soutenu en masse son équipe. La moyenne de 12500 spectateurs l’an dernier est extrêmement révélatrice du soutien nouveau de la ville. En effet, depuis des années, le stade connaissait des affluences réduites de moitié. Lors de la saison 2021-2022 par exemple, la moyenne était de 6000 spectateurs.

Au-delà des habitués du stade qui sont toujours restés fidèles contre vents et marées, le HAC a fait revenir des anciens mais aussi toute une nouvelle génération de havrais passionnés par le club. En effet, depuis la saison passée, de nombreux enfants ou adolescents se rendent régulièrement au stade. On sait que les belles aventures des montées drainent des passionnés à vie du club dès le plus jeune âge. Et celle de l’an dernier ne déroge pas à la règle !

Un club ancré dans une ville

Depuis plusieurs années, la ville du Havre connaît un renouveau. La cité portuaire est devenue un endroit à la mode où les habitants sont fiers d’y vivre. Des sweats aux casquettes en passant par les plaques d’immatriculation, les initiales de la Cité Océane sont présentes partout dans la ville. Et même en dehors ! Ces marques sont le symbole de cette fierté d’appartenir à une ville à l’image autrefois ringarde.

Dans ce contexte, le HAC a au contraire longtemps été associé à l’échec sportif y compris dans des situations improbables. Cette image, Luka Elsner et son staff l’ont combattue avec force pour la changer. Notamment en fin de saison quand les Ciel et Marine ont eu du mal à concrétiser la montée.

Dès le début de la saison, Luka Elsner explique avoir voulu transmettre à ses joueurs les valeurs de courage et de résilience. Celles-ci collent parfaitement à l’image de la ville et de son histoire. Et cette transmission a parfaitement fonctionné ! Les Havrais se battent jusqu’à la dernière minute. Et ils remportent des succès qui semblaient totalement improbables au départ. Cette montée elle-même que peu prédisaient en début de saison en est le symbole. Au-delà du résultat, cette volonté constante de ne pas lâcher est clairement un facteur d’adhésion énorme. Le public havrais ne cesse de chanter car il sait que les joueurs se donnent sur le terrain. Y compris lorsque le résultat est défavorable !

Le directeur sportif, Mathieu Bodmer et le staff technique mettent aussi un point d’honneur à faire participer depuis l’an dernier des joueurs issus du centre de formation. La Cavée, fierté depuis très longtemps du club et de la ville et des supporters. Ceux-ci s’identifient très rapidement à ces joueurs qui connaissent très bien les couleurs ciel et marine. Ils savent ce qu’elles représentent, c’est-à-dire porter le maillot du club doyen. L’exemple le plus frappant est celui de Yassine Kechta. La pépite marocaine a pourtant été rattrapée au dernier moment par les nouveaux dirigeants du club doyen car écartée depuis longtemps par le duo Wantiez-Le Guen. Il est aujourd’hui l’un des joueurs les plus aimés du kop havrais. Et ce, même s’il n’est pour l’instant pas titulaire indiscutable.

Le slogan de communication lancé par le HAC “Une ville, un club et vous” semble être devenu réalité. Partout dans la ville, fleurissent des maillots, des bonnets, des sweats à l’effigie du club doyen. Le club fait désormais partie intégrante de l’identité du Havre. Il fait la fierté de ses habitants, se battant malgré des moyens limités face à l’élite du football français.

Une ambiance à la hauteur de la Ligue 1

Ce réveil de la passion des Havrais pour leur club permet aussi un renouveau de l’ambiance dans les tribunes. Fini l’image d’un stade vide qui persiste parfois dans l’image de nos détracteurs, le Stade Océane est souvent bien rempli cette saison. Dès la saison passée d’ailleurs, les gros rendez-vous ( Bordeaux, Saint-Etienne, Dijon ) ont permis au vaisseau bleu de connaître ses trois premiers guichets fermés et une ambiance de feu. Le kop havrais s’est clairement servi de ces tests. L’objectif étant de passer un cap à l’image de l’équipe pour être à la hauteur de l’élite du football français.

Grâce à l’engagement passionné des groupes de supporters ( Kop Ciel et Marine, Kop Océane et Barbarians ), l’ambiance du Stade Océane étonne de nombreux observateurs. Le kop debout pourrait être un nouvel outil pour améliorer encore les animations dans la tribune. Inauguré face au PSG, il permet plus de variété pour le public havrais dans les mouvements qu’une tribune assise.

Dès l’été, la campagne d’abonnement a connu un engouement sans précédent. La limite de 11000 abonnés a vite été atteinte. Cela reflète clairement cette révolution dans les tribunes. Avec 21500 spectateurs de moyenne, le HAC connaît l’augmentation la plus importante de l’affluence dans ses tribunes de toute la Ligue 1 par rapport à la saison 2022-2023. Et ce, alors que celle-ci avait elle-même connu une augmentation de 100% en comparaison avec 2021-2022. Mieux encore, le HAC reste sur quatre guichets fermés consécutifs en Ligue 1. Une série qui pourrait se poursuivre puisqu’il ne reste que quelques places pour le match face à Lyon.

Cette croissance exponentielle s’accompagne aussi de nouveautés. La fédération des supporters et les Barbarians Havrais ont réalisé des tifos magnifiques face à Paris ou Monaco. Ils interviennent aussi par l’intermédiaire d’un capo pour chauffer tout le stade comme face à Lens. Ces nouvelles animations permettent la participation de tout le public. Cela paraissait encore impensable il y a quelques années ! Mais c’est indispensable pour rivaliser avec les meilleures ambiances de Ligue 1.

Partout aux côtés du HAC !

L’ambiance d’Océane s’exporte aussi à l’extérieur pour suivre les Ciel et Marine un peu partout en France. Malgré des conditions et des horaires parfois très compliqués, de nombreux supporters havrais se déplacent pour suivre depuis le stade leur équipe préférée. Jamais les parcages visiteurs havrais n’ont été aussi remplis que cette saison. Dès la première journée à Montpellier, le public ciel et marine a donné de la voix dans un stade de la Mosson à l’ambiance plutôt morose.

En effet, les 250 havrais ont fait plus de bruit que 14750 montpelliérains à de nombreuses reprises. Notamment au moment de l’explosion de joie suite à l’égalisation de Samuel Grandsir dans le temps additionnel. Ce fut encore davantage le cas lors du déplacement suivant à Rennes. Cela fut sûrement le parcage le plus réussi de cette première partie de saison. Plus de 1000 havrais ont rempli la tribune visiteurs du Roazhon Park. Ils ont fait beaucoup de bruit pour encourager nos Ciel et Marine à revenir dans le match malgré des circonstances extrêmement défavorables.

Ils furent aussi 1200 à Nantes pour fêter les 30 ans des Barbarians à la Beaujoire. Bien plus loin que Rennes ou Nantes, il y avait aussi de nombreux havrais à Marseille, à Lyon, à Toulouse ou à Strasbourg pour soutenir le HAC même à l’autre bout de la France. Mention spéciale à tous les havrais qui ont fait le déplacement à Reims récemment malgré l’horaire en pleine semaine à 21h…

Le dévouement de tous ces supporters sera primordial pour accompagner nos Havrais dans cette lutte pour le maintien. Du simple spectateur qui ne fait qu’applaudir à Océane à l’ultra qui fait les déplacement partout en France. Tout le monde sera important. Il le sera aussi pour que notre club devienne définitivement un club de l’élite sur le terrain et dans les tribunes. L’objectif : être à la hauteur de son statut de club doyen du football français.

Crédit photo : Mégane Fréchon ( Insta : mgn.photo )

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