Après la défaite inquiétante face à Angers la semaine passée, le HAC se devait de réagir. Face à l’OGC Nice, le défi s’annonçait rude. Mais les nombreuses absences côté azuréen permettaient de nourrir quelques espoirs… Des espoirs alimentés par un bon début de match à l’Allianz Riviera.
Nouveau dispositif, nouvelles ambitions…
Pour son retour à Nice, le coach Didier Digard et son staff ont opté pour un nouveau schéma tactique. Un 5-4-1 avec 4 milieux centraux qui avait réussi jusque là aux Hacmen. En effet, les Ciel & Marine ont gagné leurs deux rencontres dans ce schéma. Face à Auxerre et face à Montpellier. Deux matches qu’ils ont d’ailleurs maîtrisé… Bien loin des préjugés ultra défensifs que l’on pourrait avoir sur ce système.
Et le début de rencontre face aux Aiglons était du même acabit. Entreprenants, les Hacmen ont mis l’engagement nécessaire à une rencontre de Ligue 1. Les Niçois, en difficulté ont clairement subi dans le premier quart d’heure. Les statistiques sont éloquentes… Le club doyen s’est créé le triple d’expected goals que leur adversaire du jour dans le premier acte ( 0,9 contre 0,3xg ).
Dès la 2e minute, Steve Ngoura, aligné d’entrée pour la première fois de la saison lança les hostilités. Le jeune bézot de la Cavée a d’ailleurs réalisé une belle prestation qui le place comme potentiel atout offensif dans les semaines à venir. Ensuite, ce fut l’action du match côté havrais. Celle qui aurait pu faire basculer la rencontre ! A la 11e minute, Salmier pensait pousser la balle au fond des filets suite à une mauvaise intervention de Bulka sur un corner. Malheureusement pour l’ancien troyen, Louchet était présent et sauva les Aiglons sur sa ligne.
Nice a laissé passer l’orage…
Une fois ce premier quart d’heure passé, les Aiglons ont remis le pied sur le ballon et rééquilibré la possession ( 48-52 en fin de première période ). Le match se résuma alors à une bataille du milieu peu dangereuse des deux côtés. Les Rouges et Noirs ont certes poussé mais ni Guessand ( 19e ) ni Nandjou ( 22e ) ne parvinrent à tromper Arthur Desmas.
De l’autre côté, seul Youté d’un retourné acrobatique raté fit frissonner les supporters ciel & marine. Un frisson qui fut suivi d’un autre plus négatif avec la frappe de Louchet ( 35e ) qui se fracassa sur la barre de Desmas. A la pause, le HAC faisait donc jeu égal avec l’OGC Nice et domina même la plupart des domaines statistiques. Que ce soit les duels gagnés ( 25 contre 23 ), la possession ou les tirs cadrés ( ou plutôt le tir cadré face au 0 pointé niçois ).
Cela montre bien le beau visage montré par les joueurs de Didier Digard dans ce premier acte. Pas vraiment étonnant quand on voit le changement d’état d’esprit par rapport à la semaine passée. Cet engagement fluctuant est l’un des gros défauts havrais de cette première partie de saison. Mais samedi dernier, les Hacmen n’ont rien eu à se reprocher sur ce point. Malheureusement, ils n’ont pas été récompensés… Et n’ont pas réussi à remettre la même intensité en deuxième période face à des Aiglons beaucoup plus agressifs !
Le HAC dépassé en deuxième période…
En effet, après cette première période satisfaisante, les Ciel & Marine ont pris l’eau au retour des vestiaires. Il faut dire que les joueurs de Franck Haise sont rentrés avec d’autres intentions en deuxième période. Et les Havrais ont vite été dépassés par l’intensité mise par les Azuréens. Boudaoui, Laborde et Guessand, transparents lors des 45 premières minutes retrouvèrent des couleurs.
Et dès la 51e minute, cette pression niçoise allait porter ses fruits. Sur un centre de Ndombele, Yoann Salmier n’eut d’autres choix que de repousser le ballon de la main. Pénalty pour Nice après intervention de la VAR. Le club doyen n’avait pas eu le même traitement pour quasiment la même action en première période. Mais on commence à être habitués et ce pénalty ne souffre d’aucune contestation. Laborde trompa Desmas et mit les Aiglons devant !
A partir de là, la tâche devenait extrêmement difficile pour des Havrais qui n’ont jamais retourné un score cette saison. Hormis face à Auxerre où les Hacmen étaient en supériorité numérique. Ce ne fut pas le cas non plus samedi soir. Au contraire, le HAC a failli sombrer ! Quelques minutes après l’ouverture du score, Salmier fut à deux doigts de marquer contre son camp. Et il en fallut de peu aussi pour que Guessand ne trompe Arthur Desmas. Heureusement, le portier maintenait l’espoir…
Des changements… Mais toujours autant d’impuissance !
Digard et son staff tentèrent le tout pour le tout avec les entrées d’Ayew et Grandsir. Cela ne changea pas grand chose à l’impuissance à nouveau flagrante de l’attaque havraise. Un mal récurrent qui s’est à nouveau illustré… Y compris lors de ce premier quart d’heure mouvementé…
Et quand en face, l’OGC Nice convertit ses occasions, le contraste est saisissant… Preuve en est l’action du deuxième but où les Aiglons ont mené une contre-attaque parfaite avant de doubler la mise. Au départ de l’action, Lloris était à la lutte avant de se faire bousculer. Pas assez aux yeux de l’arbitre qui permit aux Niçois de jouer ce contre en supériorité numérique. Et en deux passes, les Rouges et Noirs ont fait le décalage… Bouanani conclut alors d’une frappe croisée et tua le match.
A partir de là, le match se termina avec beaucoup moins d’intensité. L’entrée d’Housni ne profita pas aux Havrais. Marquée par le déchet technique auquel il participa, cette fin de match fut frustrante et jamais le HAC n’eut la possibilité de bousculer le cours de la rencontre. Y compris après la réduction de l’écart par Lloris sur un bon corner de Zouaoui, entré en jeu en fin de partie. Au contraire, ils ont fait preuve de beaucoup de naïveté en commettant des fautes qui coupèrent le rythme dans le temps additionnel.
L’inconstance, un mal à corriger…
Certes, ce visage beaucoup moins séduisant du HAC en deuxième période est en partie dû au changement d’intensité. Mais la copie du second acte fut largement en-dessous de ce qu’ont montré les joueurs de Didier Digard lors des 45 premières minutes…
Ce match est le symbole de cette saison où le HAC est une équipe à deux visages. Un plutôt séduisant et en maîtrise ( Saint-Etienne, Auxerre, Montpellier, Nantes sans parler de Monaco, Paris ou Brest par moments ) et un autre totalement dépassé par les exigences de l’élite du football français.
En effet, sur plusieurs rencontres, le club doyen a paru déborder par la vitesse d’exécution et l’intensité de leurs adversaires… Parfois même plus que samedi dernier dans le deuxième acte. Un signe certes inquiétant dans l’optique du maintien. Mais les Havrais sont loin d’être les seuls à subir l’écart abyssal qui ne cesse de se creuser entre équipes du haut et du bas de tableau.
Encore très loin d’être condamnés !
Pour se maintenir, rivaliser avec les équipes du haut de tableau n’est plus nécessaire comme le prouve le classement. Il suffit simplement de faire mieux que deux autres équipes, elles aussi complètement dépassées par le niveau de l’élite…
Certes, cette perspective n’est pas réjouissante pour un supporter mais il va falloir s’y habituer si tant est que le HAC reste dans l’élite pendant plusieurs années. Pour ce faire cette saison, le club doyen serait inspiré de prendre au moins un point la semaine prochaine face au Racing Club de Strasbourg. Une autre équipe en perdition malgré des individualités bien meilleures sur le papier.
Un duel où le staff havrais pourra se reposer sur les enseignements très positifs du premier acte à Nice. Il faudra désormais tenir ce rythme et cet engagement lors de l’ensemble de la partie. Jusque là, le HAC a plutôt bien négocié ce type de confrontations directes. A deux exceptions près : Toulouse et Angers. Espérons que les Alsaciens ne viennent pas allonger cette liste… Il faudra sans aucun doute pour l’éviter un public havrais derrière son équipe. Soudé, ce club peut se relever ! Cessons les critiques, sifflets, retroussons nos manches ensemble et allons chercher ce maintien !
Crédit photo : Alexandre Debbache / Icon Sport / Evan Garcia
