Après une année 2024 que le HAC a conclue à la 17e place, les Ciel & Marine étaient attendus au tournant. Mais les joueurs de Didier Digard avaient fort à faire face à l’OM, dauphin du Paris Saint-Germain en Ligue 1. Les Phocéens, menés par leur coach, Roberto De Zerbi étaient très confiants avant cette rencontre et voulaient conforter leur 2e place en prenant 3 points d’avance sur l’AS Monaco. Une mission qu’ils se sont vite rendus facile en corrigeant le HAC 5-1…
Des absents et des retours dans le onze !
Pour cette première en 2025, Didier Digard et son staff ont concocté des surprises dans le onze. Outre le retour de Négo côté droit qui décala Pembélé dans l’axe de la défense, la grosse surprise est venue de l’utilisation de plusieurs joueurs peu utilisés récemment.
Au milieu de terrain, Kuziaev et Kechta épaulaient dès le début de rencontre Abdoulaye Touré, indéboulonnable titulaire. Et devant, pour son retour à Marseille, André Ayew retrouvait le onze aux côtés d’un autre revenant : Ilyes Housni. En effet, l’attaquant prêté par le PSG n’avait joué que 3 minutes en Ligue 1 depuis sa titularisation à Rennes en octobre…
Avec ce 5-4-1, Housni se plaçant juste derrière Ayew à la pointe haute du losange au milieu, le but était de resserrer les espaces dans l’axe et empêcher les Marseillais de combiner offensivement. D’autant plus que rapidement, on a compris que le HAC acceptait de garder un bloc bas face au pressing très haut de l’OM.
L’objectif était de créer le danger en transition sur les pertes de balle marseillaises. Et à ce jeu-là le seul havrais dangereux fut Ilyes Housni. Lancé dans la profondeur par Desmas à la 7e minute, il entra dans l’axe avant d’armer. Malheureusement, sa frappe ne fut pas cadrée.
Domination sans partage des Phocéens !
Mais cette action du Titi parisien fut la seule frappe havraise du premier acte… En effet, les Marseillais ont largement dominé cette première période. Avec 75% de possession de balle, l’OM ne laissait pas trop les Hacmen développer leur jeu. Cependant, gênée par le bloc bas havrais aux espaces resserrés dans l’axe, la possession marseillaise était d’abord stérile. Les seules frappes venant rompre le balancier marseillais digne d’une équipe de handball furent celles de Rabiot et Rongier aux 14e et 17e minutes.
Malgré une volonté de ne pas relancer long à chaque fois, les Havrais ne purent conserver le ballon face au pressing efficace des joueurs de De Zerbi. Après une tête de Rabiot repoussée sur sa ligne par Ayew, ce fut Greenwood qui lança un avertissement sans frais d’une frappe de l’entrée de la surface.
Un avertissement qui fut malheureusement suivi d’une sanction puisque Rongier profita d’une énorme erreur de relance de Kechta plein axe. L’ancien nantais ajusta parfaitement sa frappe et trompa Desmas à la 25e minute. Une ouverture du score cruelle pour le HAC qui n’avait pas subi d’occasions extrêmement franches jusque là. En effet, même après l’ouverture du score, l’OM ne comptait que 0,16xg malgré leur possession de balle…
L’OM déroule face à un HAC totalement impuissant !
A partir de là, le HAC fut obligé de sortir pour revenir au score. Quelque chose que le club doyen n’a réussi à faire que trois fois cette saison… Une statistique invraisemblable au bout de la 15e journée. Surtout que sur ces trois égalisations, les Hacmen n’ont réussi qu’une seule fois à l’emporter. C’était face à Auxerre.
Le bloc havrais monta légèrement avec un peu plus de phases de possession. Mais la dynamique resta la même et le pressing marseillais empêchait les Havrais de tenir plus longtemps le ballon. Largement au-dessus techniquement, les Marseillais réussirent encore plus facilement à combiner. Et sur l’une de ses combinaisons, Bilal Nadir doubla la mise.
Après avoir dribblé Pembélé, il croisa sa frappe et put compter sur l’aide du poteau pour tromper Desmas juste avant la 40e minute… Un deuxième but suivi d’un troisième trois minutes plus tard par Neal Maupay… Bien aidé par un manque d’agressivité flagrant, Maupay devança Youté et Pembélé. Dans un duel aérien où les deux Havrais brillèrent par leur inaction, l’attaquant prêté par Everton cloua définitivement le HAC ! Et ce dès la 43e minute ! Les Ciel & Marine, à nouveau complètement dépassés par le niveau de la Ligue 1 rentrèrent à la pause avec un score qui en dit long sur l’impuissance totale des Hacmen… Comme trop souvent, le HAC a en effet complètement lâché une fois mené au score…
On prend les mêmes et on recommence !
A la pause, malgré le score très lourd, le staff havrais n’a effectué aucun changement. Sur le terrain, le plan de jeu était le même. Rester bloc bas pour ne pas prendre une valise qui était déjà remplie à moitié… Ainsi, les Marseillais continuèrent leur balade sur leur terrain favori. Neil Maupay lança les hostilités dès la reprise mais manqua le cadre en face-à-face avec Desmas.
Face au manque de réaction de son équipe, Didier Digard lança dès la 52e minute Antoine Joujou et Rassoul Ndiaye. Les deux sortants Ilyes Housni et Daler Kuziaev ont réalisé une prestation à l’image de leurs coéquipiers. Insipide ! Même si Housni a été le seul joueur du HAC à tenter sa chance… Hormis cela, il n’a jamais su créer de danger, perdant de nombreux duels face aux défenseurs marseillais… Quant au russe, il a traversé comme un fantôme les 50 minutes qu’il a disputées.
Sans mettre trop de rythme, les Phocéens continuaient à se créer des occasions. En combinant facilement, Greenwood lança Maupay d’une louche qui trompa toute la défense. Heureusement, Demas repoussa sur la barre le lob de l’attaquant phocéen à la 56e minute. Dans l’autre surface, il ne se passa toujours presque rien. Y compris après l’entrée d’Elysée Logbo dont le retour est certainement la meilleure nouvelle d’une soirée à nouveau bien triste pour le club doyen… Elle aurait été encore meilleure si sa reprise dans le temps additionnel avait fini au fond des filets…
L’OM sans pitié !
Peu de temps après son entrée en jeu, ce fut au contraire Elye Wahi qui aggrava l’écart en inscrivant un quatrième but. A la 65e minute, l’intenable Mason Greenwood prit à défaut Zouaoui dans son dos avant de servir en retrait l’ancien montpelliérain qui n’avait plus qu’à conclure… Exigeants, les Marseillais ne laissèrent pas une seule opportunité aux joueurs de Didier Digard qui ne se sont pas non plus vraiment révoltés pour se la procurer…
Sans réaction, ils actèrent simplement leur reddition face à une équipe largement supérieure… Et ils encaissèrent un 5e but sur un nouveau centre en retrait venu de la droite… Zouaoui à nouveau éliminé dans son dos ne put qu’observer les dégâts quand Murillo centra pour Ulisses Garcia, entré en jeu une minute auparavant. Le latéral gauche poussa le ballon au fond…
5-0 à un quart d’heure de la fin ! 9 tirs cadrés, 3xg, 5 buts. Et si sur un centre de Joujou, Ayew sauva l’honneur à la 85e minute, l’efficacité offensive marseillaise fait tout de même rêver… Les ovations qui ont suivies son but comme sa sortie furent sans aucun doute les plus belles images de cette soirée ! Mais elles ne feront pas oublier aux supporters havrais le score lourd de 5-1 qui n’a rien d’injustifié. Car malgré les apparences trompeuses, le HAC et l’OM font bien partie du même championnat…
Quelle(s) solution(s) pour se relancer ?
Et si le club doyen veut que cela soit encore le cas l’an prochain, il faudra clairement montrer un autre visage… Le fameux “état d’esprit” que le coach appelle de ses vœux à chaque conférence de presse… Car depuis le début de saison hormis quelques exceptions, les prestations havraises ne sont vraiment pas au niveau de l’élite du football français... Et étant donné la conjoncture économique, peu de chance que la solution viennent de recrues flamboyantes… Et ce, malgré le départ d’Opéri à Istanbul qui semblait se concrétiser ce soir après celui de Ngoura au Cercle Bruges.
Le HAC devra donc faire mieux avec encore moins. Une équation quasiment insoluble confiée à Didier Digard depuis le début de saison. Sans pour l’instant qu’il ne trouve la solution… La direction la confiera-t-elle à un autre coach ? Le président Roussier comme Mathieu Bodmer n’ont jamais remis en question sa place. Les heures qui suivent nous diront s’ils changent d’avis. Mais que ce soit Didier Digard ou un autre entraîneur sur le banc, la tâche sera ardue pour le staff du club doyen. D’autant plus que le calendrier n’est pas vraiment favorable.
Dès la semaine prochaine, c’est le Racing Club de Lens qui s’avance au Stade Océane. Face à des Nordistes concurrents à l’Europe, une révolte des Hacmen sera indispensable pour rivaliser… La colère qui transparait dans les réactions aux micros des médias devra désormais se retrouver sur le terrain pour ne pas sombrer définitivement au fond du classement de L1. En effet, après cette soirée, le HAC est 17e et relégable… Il reste maintenant 18 journées aux Havrais pour inverser la tendance !
Crédit photo : B.Papon/L’Equipe