1er octobre 2023, 17 février 2024, 28 septembre 2024. Trois dates différentes, trois matches différents, un seul adversaire et beaucoup de similitudes... Depuis sa remontée dans l’élite, le HAC n’aime vraiment pas croiser la route du LOSC. A chaque fois que c’est le cas, les Dogues ne font qu’une bouchée des Ciel & Marine. Et cette fois, l’écart entre les deux équipes a semblé plus important que jamais… Retour sur cette lourde défaite !
Un onze très surprenant !
Alors que les Lillois étaient dans un spirale extrêmement négative avec quatre défaites et un nul sur les cinq dernières rencontres, Didier Digard a tenté des paris pour les bousculer. Hormis la défense à 5 seulement impactée par le retour de Youté, les choix de Digard ont touché tous les secteurs de jeu. Au milieu de terrain, le staff havrais a opté pour un milieu à deux avec Touré et Kechta.
Ce choix est une énorme surprise alors que les Normands avaient montré un beau visage avec le milieu en losange. Cette décision a été prise au profit d’une attaque à trois éléments dont deux ailiers. C’est ainsi que Joujou et Soumaré venaient épauler Josué Casimir, écarté dans ce schéma sur le côté droit.
Pas vraiment une réussite puisque Antoine Joujou et Issa Soumaré ont été les joueurs les plus décevants côté havrais. De plus, le milieu de terrain à deux a semblé complètement dépassé face au trio André, Angel Gomes, André Gomes. Face à des Lillois qui pour la première fois de la saison ont eu une semaine pleine pour se préparer, les Havrais ont pris l’eau, complètement bousculés par l’intensité nordiste.
Domination sans partage des Dogues !
D’entrée de jeu, le match fut à sens unique ! Les Ciel & Marine n’ont pas réussi à ressortir un seul ballon proprement. Les statistiques parlent d’elles-mêmes… Au moment de l’ouverture du score nordiste à la 23e minute, le HAC n’avait la possession que 12% du temps. 26% si on prend l’ensemble des 45 premières minutes. 1 seul tir et 0,04 xg. Des chiffres qui frisent le ridicule mais qui reflètent bien la différence de niveau entre les deux formations. Sans parler des duels où le club doyen n’a jamais mis l’engagement nécessaire à un match de ce niveau.
De l’autre côté, Lille a déroulé… Dès la 8e minute, Desmas était déjà mis à contribution par Jonathan David sur un centre d’Angel Gomes. L’attaquant canadien, esseulé dans une défense dépassée par les mouvements collectifs adverses reprit de la tête. Mais le portier havrais fut vigilant et repoussa le ballon. Edon Zhegrova tenta lui aussi sa chance suite à plusieurs une-deux à l’entrée de la surface. Mais il ne cadra pas sa frappe. Moins en forme que l’an passé où il avait été étincelant, le kosovar fut tout de même à l’origine de plusieurs combinaisons.
A chaque fois, les Ciel & Marine n’ont pas pu suivre le rythme. “Comme des enfants face à des adultes” confessa Touré gêné de la prestation de ses coéquipiers en première période. A peine quelques minutes plus tard, l’un de ces mouvements trouva la faille. Le jeu combiné fut l’œuvre cette fois d’Angel Gomes, Sahraoui puis David à la conclusion. A nouveau, le jeu en triangle laissa de marbre l’arrière-garde havraise. Osame Sahraoui servit un tel caviar que David n’avait plus qu’à conclure. Le LOSC concrétisait sa domination.
La tête sous l’eau, le HAC rentre aux vestiaires !
A peine cinq minutes plus tard, Zhegrova tenta à nouveau sa chance du gauche. Encore à côté. Ce ne fut pas la dernière opportunité du kosovar, loin de là. A la 33e minute, son compère de l’attaque David profita d’un énorme raté d’Opéri qui manqua sa passe dans l’axe. Le canadien servit Zhegrova dans la profondeur qui s’est retrouvé seul face à Desmas. Face-à-face remporté de la tête par le gardien mais le ballon est revenu dans les pieds du numéro 23 qui n’avait plus qu’à conclure. C’était sans compter sur le retour quasi miraculeux d’Opéri qui se rattrapa et sauva les siens.
Une minute plus tard, l’attaque lilloise se servit à nouveau des espaces laissés par la désorganisation défensive havraise. Lloris, monté trop haut laissa seuls Youté et Sanganté. Sahraoui profita de cette incompréhension pour offrir d’une louche splendide un ballon de but à David dans la profondeur. Comme souvent face à lui, il était trop tard. David croisa sa frappe et le LOSC menait 2-0.
Avantage logique à la pause pour les nordistes portés par un collectif bien huilé offensivement. Et des joueurs d’une qualité sans égal dans l’effectif ciel & marine. Sahraoui, Zhegrova, David & cie se sont régalés sur la pelouse d’Océane. Rien que dans le premier acte, ils ont tenté 12 frappes pour 1,24 expected goal. Quand on compare avec les chiffres de l’attaque normande, on comprend pourquoi une équipe joue la Champions League et l’autre bataillera pour se maintenir dans l’élite.
Une seconde période plus équilibrée !
Après ce naufrage collectif du premier acte, Digard décida de passer à une défense à 4 sans changer d’hommes. Résultat : Youté avança d’un cran et passa au milieu de terrain au côté d’Abdoulaye Touré. Tout de suite, le HAC retrouva plus d’équilibre. D’autant plus que le LOSC mettait moins d’intensité à 4 jours de leur match face au Real Madrid.
Cette impression d’équilibre fut encore accentuée après les quatre changements de Digard à la 58e minute. Avec les entrées de Targhalline, Kuziaev, Sabbi et Ngoura, le HAC retrouva un nouveau souffle et offrit un nouveau visage. Soumaré, replacé dans son poste de prédilection à gauche fut plus intéressant que dans l’axe où il a perdu quasiment tous ses duels, à l’image de celui à l’origine du premier but. En retrouvant un milieu plus étoffé et des joueurs offensifs plus stables dans les duels, le HAC a connu une bonne période.
Un petit quart d’heure durant lequel le match aurait pu basculer. En effet, on a senti les Dogues assez fragiles mentalement. Et un but aurait pu tout changer ! Après une frappe lointaine de Touré à la 60e, ce fut au tour de Ngoura de se signaler deux minutes plus tard. Suite à un mouvement à trois entre Sabbi, Targhalline et Ngoura, trois rentrants, celui-ci se retrouva seul face à Chevalier. Mais il buta sur le gardien lillois. Le jeu en triangle, arme fatale des Lillois depuis le début de partie a failli les tromper à leur tour.
Les Ciel & Marine ont laissé passer leur chance !
Alexsandro sauva lui aussi sa défense peu de temps après. Le renouveau havrais fut en grande partie dû à l’entrée de sang neuf au milieu de terrain. Pierre angulaire du jeu offensif de Digard depuis le début de saison, on a été surpris par ce milieu à deux du début de match. Avant qu’il ne corrige son erreur en deuxième période. Beaucoup plus garni, il a pu offrir de bons ballons à ses attaquants.
Malheureusement, les Lillois ont laissé passer l’orage où ils ont subi 6 tirs et 0,4xg. En coupant le jeu grâce à des joueurs restés au sol, ils ont cassé la dynamique positive des locaux. Avant de retrouver le contrôle du jeu et de planter un troisième but. A dix minutes de la fin de la partie, Zhegrova offrit un nouveau caviar à son avant-centre. Il se décala sur son pied gauche avant de centrer sur la tête de Jonathan David. L’attaquant lillois conclut magnifiquement en prenant à contre-pied Arthur Desmas.
Le coup de grâce pour les Hacmen qui avaient laissé passer leur chance ! Un nouveau triplé pour le canadien face au HAC. Le deuxième sur les deux derniers matches face au club doyen. Décidément un club qui lui réussit, malheureusement… Le score aurait même pu être encore plus lourd avec le pénalty de fin de match. Cabella servit Angel Gomes seul dans la surface. Le milieu de terrain dribbla Desmas. Le portier havrais n’eut pas d’autre solution que de le faucher. L’anglais voulut se faire justice lui-même mais trouva à nouveau sur sa route Arthur Desmas, décidément le meilleur joueur du HAC samedi soir.
Pas le meilleur calendrier pour se relancer…
C’est donc grâce à son gardien que le HAC a su ne pas exploser complètement dans ce match. Et au Havre, on sait combien c’est important de garder un goal-average pas trop détérioré. Pas plus tard que l’an dernier, celui-ci fut décisif dans la course au maintien. Sans parler de la montée ratée d’un but en 2016.
Hormis cela, le club doyen ne peut pas tirer beaucoup d’enseignements positifs de cette partie. L’écart abyssal entre un club européen et un club qui joue le maintien s’est clairement vu samedi. Cela devient récurrent pour les Ciel & Marine de subir les crocs des Dogues. Une bien mauvaise habitude qui sera, on l’espère, corrigée au retour.
En attendant, les Havrais affronteront deux autres clubs européens lors des prochains matches. D’abord Brest en déplacement puis l’OL à Océane après une trêve internationale qui arrive au bon moment pour nos Havrais qui n’ont pas encore pris de point depuis la dernière trêve… Plus que jamais dans ce moment compliqué, les joueurs comptent sur nous. Il faudra répondre présent que ce soit en Bretagne ou à domicile contre l’OL.
Crédit photo : Emmanuel Lelaidier ( hac-foot.com )