Après la lourde défaite face à Lille, les Havrais voulaient se relever face au Stade Brestois. Les Bretons, tombeurs de Salzbourg en Coupe d’Europe 4-0 ne constituaient pas le meilleur adversaire pour rebondir. Et pourtant, les Ciel et Marine ont montré un tout autre visage que lors de leur dernière partie, en dominant les Pirates. Sans résultat, malheureusement !
Une surprise au coup d’envoi !
Pour ce déplacement dans le Finistère, Didier Digard a effectué un choix étonnant. Le coach du club doyen a, en effet, titularisé Ilyes Housni. Absent du groupe lors des deux dernières rencontres, le joueur prêté par le PSG faisait ainsi une entrée remarquée dans le onze. A ses côtés, Digard a renouvelé sa confiance en Issa Soumaré dans un rôle de pivot pour lui servir des bons ballons.
Pas de Sabbi donc ! Alors que celui-ci aurait pu profiter de l’absence de Casimir touché à la cheville. Mais ce ne fut pas le seul absent… Comme souvent depuis le début de saison, le HAC a commencé sans Daler Kuziaev sur le terrain. Titulaire à seulement trois reprises sur les sept premiers matches, le russe ne semble pas incontournable dans l’entrejeu dans l’esprit de son entraîneur. Cela profita à Rassoul Ndiaye qui accompagnait Touré et Targhalline au milieu de terrain.
Derrière, la défense habituelle avait fort à faire face à l’inusable Ludovic Ajorque, point d’appui remarquable dans la construction du jeu brestois. Pour épauler cette tour de contrôle, il y avait en soutien Doumbia et Mama Baldé, auteur d’une très belle entrée en milieu de semaine en Autriche.
Début de match compliqué pour les Ciel & Marine !
Heureusement, les Ti’Zéfs vont réaliser une prestation bien moins aboutie que dans la ville de Mozart… Moins adroits, ils se sont tout de même procurés les meilleures opportunités du premier quart d’heure. D’abord sur un coup franc excentré frappé par Pereira Lage. Au contact de Sanganté, Ndiaye ne put reprendre correctement le ballon.
Cette maîtrise a surtout reposé sur le manque de maîtrise technique des Normands. Et le but à la 13e minute en est la parfaite illustration. Sur un ballon anodin côté gauche, Opéri servit Targhalline dos au jeu dans l’axe. Une fois de plus cette saison, le marocain a été bousculé dans l’impact. Trop frêle, il ne put rattraper le retard qu’il avait sur Camara suite à la passe dangereuse d’Opéri…
Baldé récupéra le ballon et servit parfaitement Ajorque d’un centre placé entre Youté et Sanganté, tous deux battus par le placement parfait de l’attaquant brestois. Et que dire de la finition pied tendu qui rappela les grandes heures de Mickaël Pagis pour les plus anciens ! Le HAC était ainsi mené après un peu plus de dix minutes de jeu…
1 but et puis plus rien côté brestois !
Après cela, le Stade Brestois a laissé le ballon aux Havrais. Auteurs de deux tirs et 0,5xg lors de ce premier quart d’heure, les Bretons n’ont jamais plus retenté leur chance jusqu’à la pause. Les Rouge et Blanc ont alors laissé jouer les Hacmen. Sans forcément construire énormément, les Ciel et Marine ont essayé davantage de passer par les airs avec l’appui d’Issa Soumaré.
Epaulé par un Ilyes Housni qui souhaitait prouver qu’il avait sa place, Soumaré a remporté plusieurs duels… Mais a rarement créé du danger ! Au contraire de son jeune compère de l’attaque. C’est d’ailleurs lui qui lança la révolte havraise ! D’abord à la 25e minute, quand il déborda sur le côté droit avant d’être littéralement fauché par Ndiaye. Carton rouge évident pour l’ensemble des spectateurs et des téléspectateurs ! Mais pas pour M.Millot qui est allé jusqu’à maintenir sa décision alors que les arbitres VAR l’ont appelé à visionner les images pour une erreur manifeste de sa part…
Un entêtement encore plus ridicule que la sanction initiale ! La clémence invraisemblable de l’arbitre central sur cette action comme sur d’autres n’est bien sûr pas la seule responsable du résultat mais elle joue un rôle décisif dans le déroulé de la partie. D’autant que ce n’est pas la première fois que l’arbitrage joue des tours aux Hacmen cette saison. Sur quatre interventions de l’assistance vidéo depuis le début de saison, aucune décision finale n’a été favorable aux Havrais…
Maladresse coupable !
Sur le coup franc excentré, Opéri servit Youté. Déserté par Bizot, pas vraiment dans un grand jour dimanche, le but brestois était presque vide. Malheureusement, le pied d’un défenseur breton repoussa la tentative de Youté dans les six mètres. Certainement la plus grosse opportunité havraise du premier acte.
Après cela, les joueurs de la Porte Océane ont mis du rythme mais n’ont jamais su mettre en danger les Pirates. Lloris tenta sa chance de loin, Ndiaye manqua complètement sa volée, tout comme Housni… Touré, sur un corner n’était pas loin non plus de trouver le cadre d’une reprise. Tous ont essayé mais aucun n’a réussi. Les statistiques sont éloquentes. 11 tirs en première période… Pour 0 cadré ! Côté brestois : 2 tirs, 1 cadré, 1 but.
Voilà ce qui fait la différence entre un club qui joue la LDC et un club qui joue le maintien. Au HAC, il manque encore et toujours cet attaquant qui fera la différence ! L’inefficacité offensive du club doyen depuis plusieurs saisons a atteint son paroxysme dimanche après-midi. Les Hacmen semblaient totalement impuissants dans la surface de réparation alors même qu’ils ont largement dominé le match. Et cela aurait pu être plus cruel encore si Desmas n’avait pas arrêté parfaitement Baldé dans sa course à la 35e minute.
Même à 10, le HAC contrôle !
Après l’expulsion de Youté par M.Millot – qui fut beaucoup moins clément qu’avec Ndiaye sur un tacle beaucoup moins dangereux – les Havrais ont tout de même contrôlé le rythme de la partie même à 10. Les Brestois les ont volontiers laissé faire, certainement émoussés par le rythme des semaines à trois matches.
Certes Lees-Melou, de retour de blessure, fut le premier à tenter sa chance à la 51e minute, mais ensuite le SB29 n’a jamais montré de supériorité dans le jeu. Repassés à 4 derrière par la force des choses suite à l’expulsion de Youté, les Hacmen n’ont pas forcément subi. En revanche, Abdoulaye Touré, habituellement impeccable dans ses relances a eu beaucoup plus de mal à être à l’initiative des opportunités havraises.
Peu adroit dimanche après-midi, il semblait avoir du mal à gérer l’aspect offensif en même temps qu’il devait être encore plus attentif au repli défensif du fait de l’infériorité numérique. A ses côtés, on ne peut pas dire que Targhalline et Ndiaye aient livré non plus une copie irréprochable… Peu d’enseignements tactiques sont à retenir de cette rencontre. Hormis peut-être l’animation offensive plutôt intéressante venue notamment des centres et des coups de pied arrêtés. Deux éléments centraux dans la création des actions depuis le début de saison.
Retour à l’égalité numérique !
En deuxième période, le HAC s’est créé justement moins d’occasions de centrer et moins de CPA. Le staff breton a certainement dû insister sur le fait de ne pas se mettre en danger de la sorte. Ainsi, les Rouge et Blanc ont gardé davantage le ballon sans toutefois créer du jeu. 63% de possession pour seulement 0,2xg ( presque tous dans les dix dernières minutes ), soit autant que les Ciel et Marine pourtant à dix.
A l’heure de jeu, les trois changements de Digard auraient pu faire la différence. L’entrée de Sabbi a permis de redonner de l’élan aux Havrais qui se laissaient endormir par la possession stérile des Bretons. Malheureusement, l’américain est souvent parti de trop loin et se retrouvait sans solution devant lui. Malgré cela, les trois entrants ( Kuziaev, Kechta et Sabbi ) ont essayé de presser davantage les Bretons pour les gêner dans leur conservation du ballon.
Sur l’une de ses actions, Soumaré récupéra un ballon suite au mauvais contrôle d’Haïdara. Le latéral brestois l’a retenu ensuite. Deuxième carton jaune et expulsion ! Les Ti’Zefs ont donc dû finir le match à 10 à l’instar des Ciel et Marine. Souvent en retard dans cette fin de match, Koulibaly ( qui a réussi l’exploit de finir sans être averti ) et Haïdara ont souvent donné des coups de pied arrêtés au HAC. Sans résultat malheureusement !
Leçon d’opportunisme !
En effet, même en poussant, les Havrais n’ont jamais trouvé la solution. Lloris sur un dernier coup de pied arrêté aurait pu trouver la faille dans le temps additionnel mais il fut un peu court. Quelques minutes auparavant, Joujou, entré en jeu eut une belle opportunité à la 86e sur un centre de Kechta. Malheureusement, Sabbi lui enleva le ballon avant qu’il ne puisse reprendre. Une nouvelle illustration de l’incroyable maladresse des Hacmen offensivement !
Pendant ce temps, les Brestois qui ont fait le dos rond toute la partie sans vraiment proposer de jeu préparaient leur flèche finale. Celle-ci portait un nom : Salah ! Le marocain, rentré en jeu à la 57e allait porter le coup fatal aux joueurs de Didier Digard. Après un premier avertissement à la 87e minute où il trouva la barre de Desmas sur une frappe du gauche, il tenta un copier-coller cette fois-ci du droit dans le temps additionnel ( 90+2 ). La chance tourna alors de son côté puisque le ballon alla se loger dans les filets…
Tels de bons pirates, les Brestois ont infligé au HAC une leçon d’opportunisme. Ils ont profité du peu d’opportunités qu’ils se sont créés pour punir des Havrais maladroits ! Bénéficiant aussi d’un arbitrage clément, ils se sont autorisés une après-midi tranquille en laissant faire leurs adversaires sans jamais imposer un tempo élevé. Les Pirates avaient fait la différence et n’ont pas eu à s’employer pour la conserver.
Une trêve qui arrive à point nommé !
C’est donc avec beaucoup de regrets que les Havrais ont dû quitter la Bretagne… D’autant plus que les Ciel & Marine ont enchaîné quatre défaites consécutives depuis la dernière trêve internationale. Jamais depuis le retour dans l’élite, le club doyen n’avait connu une période entre deux trêves sans aucun point…
Il faut dire que les adversaires proposés par le calendrier n’étaient pas des plus abordables ! Didier Digard et le staff auront deux semaines pour remettre le groupe dans le sens de la marche pour repartir de l’avant. Et il faudra se retrousser les manches car à nouveau se profilent des adversaires de calibre européen avec la réception de Lyon le dimanche 20 octobre à 15h avant le déplacement à Rennes vendredi 25 à 20h45.
Il faudra que toute une ville pousse derrière son équipe pour retrouver un nouveau souffle et pourquoi pas le chemin de la victoire ! Quoi de mieux qu’un guichet fermé et une réception de l’OL qui rappelle de bons souvenirs de l’an passé pour espérer ? L’occasion aussi d’accueillir en grande pompe un revenant. André Ayew, venu apporter son expérience et son sens du but dans un collectif qui en manque cruellement jusque-là !
Crédit photo : Emmanuel Lelaidier ( hac-foot.com )