Toujours invaincus en 2024 toutes compétitions confondues, les Havrais se déplaçaient dans la Principauté. Les Monégasques, 3e au classement partaient largement favoris pour cette rencontre. Dans un match légèrement dominé par les joueurs du Rocher, le club doyen a pourtant réussi à rapporter un point dans la Cité Océane.
Retour aux fondamentaux !
Après un changement tactique imposé par les nombreux absents face à Lorient, Luka Elsner a de nouveau opté dans un 4-3-3. Bien plus équilibré, ce système tactique a permis à la défense havraise de retrouver son assise qui fait sa force. Avec les absences de Touré et Targhalline, Rassoul Ndiaye a pu retrouver du temps de jeu. L’ancien sochalien a rassuré après ses deux dernières titularisations complètement ratées.
D’entrée de jeu, on a senti qu’il allait être compliqué pour les joueurs de la Principauté de mettre en danger le HAC. Emmenée par le trio axial Desmas-Youté-Lloris, la défense ciel et marine a brillamment repoussé un par un les assauts des Rouge et Blanc. Le portier havrais a été inquiété à plusieurs reprises lors du premier acte mais a accentué son avance statistique en tant que gardien le plus efficace de L1. Leader de la 7e défense de l’élite, l’ancien clermontois a réalisé l’une des prestations les plus abouties de la saison. Enième preuve de sa progression depuis son arrivée dans la Cité Océane à l’été 2022.
Frustration grandissante côté monégasque !
Si Desmas a eu beaucoup de ballons à sortir, c’est aussi parce que le HAC a une fois encore eu besoin d’une période d’ajustement en début de partie. Dans le premier quart d’heure, les Ciel et Marine ont fait preuve d’un déchet technique beaucoup trop important à ce niveau. En effet, face à l’armada offensive monégasque, de nombreux ballons perdus auraient pu couter plus cher.
Le premier vraiment dangereux est intervenu assez rapidement lorsque Yassine Kechta perdit le ballon dans l’axe. Vanderson servit alors Akliouche qui buta heureusement sur Desmas. Sa vivacité dans les sorties au sol a permis au HAC de ne pas encaisser de but plus tôt.
Ce fut le cas aussi devant Wissam Ben Yedder. L’international français fut surpris par l’explosivité du portier havrais alors qu’il était seul face à lui après avoir déjoué le marquage de Gautier Lloris sur un ballon en profondeur. Une frustration qui ne fera que s’accentuer au fur et à mesure de la partie.
Comme à l’aller, le coach slovène et son staff ont parfaitement lu le jeu de l’ASM. Les entraînant dans un jeu de possession sans rythme, Luka Elsner savait que son équipe saurait tenir. Cette possession stérile ( 58% ) fut en effet conclue par une seule frappe cadrée en première période pour 0,74 xg. Maigre butin pour une attaque de très haut niveau sur le papier.
Une attaque havraise fantomatique
De leur côté, on ne peut pas dire que le HAC ait brillé. Les stats de la rencontre sont éloquentes. Trois tirs. 0 cadré. 0,09xg. Pires chiffres offensifs des Ciel et Marine cette saison.
Pourtant, on a rapidement vu que la défense monégasque était extrêmement fébrile dans son dos. Et l’attaque Joujou, Sabbi, Casimir semblait parfaite pour profiter de ces espaces. Le premier des trois a été le plus actif. Mais le déchet technique alarmant du joueur formé à la Cavée l’a empêché de concrétiser les quelques opportunités que les Havrais pouvaient se procurer.
Malgré ce bilan famélique, le HAC a tout de même réussi à marquer… Œuvre de la chance, diront certains. D’autres y verront le talent de Christopher Opéri dont les coups de pied arrêtés sont de plus en plus précis et décisifs au fur et à mesure de la saison.
Déjà en première période, l’ivoirien a bien failli tromper Köhn sur un corner rentrant. Le gardien allemand de l’ASM repoussa sur sa ligne ce qui aurait pu être un “but olympique”.
L’ennui puis la lumière !
Ainsi, avec deux attaques aux productions pas vraiment reluisantes, le match fut plutôt ennuyeux. D’autant plus avec l’ambiance habituelle d’un Stade Louis II qui sonne désespérément creux. Et pourtant, ce fut la meilleure affluence depuis 3 mois à Monaco. En effet, le club du Rocher rendait hommage à Jean Petit, joueur et dirigeant historique du club.
Il fallut attendre l’heure de jeu pour que la rencontre s’accélère. Après un nouvel arrêt réflexe de Desmas, les Monégasques ont passé la vitesse supérieure. L’entrée de Krépin Diatta fut décisive en apportant du rythme sur son côté droit. Le sénégalais profita du dribble fautif de Yassine Kechta dans une zone dangereuse pour récupérer le ballon. Golovin servit ensuite Akliouche qui décala pour Ben Yedder qui n’avait plus qu’à conclure dans le but vide. 1-0 pour l’ASM à la 63e minute.
La muraille ciel et marine était tombée. Et étant donné l’apathie offensive havraise dimanche après-midi, il y avait peu d’espoir de retour. Mais impossible n’est pas Havrais ! Sur l’engagement, Kechta, responsable sur le but encaissé récupéra un coup franc dans le camp adverse. Qui de mieux que l’homme en forme du moment, Christopher Opéri pour le frapper ?
L’ivoirien centra dans la zone parfaite entre la défense et le gardien. Ainsi, le gardien ne peut intervenir, la défense doit agir en reculant et toute déviation peut être fatale. Ce fut le cas puisque Fofana trompa son propre gardien. Le HAC n’a même pas eu le temps de réfléchir que le score était à nouveau à l’équilibre. 1-1, 65e minute.
Le HAC s’en sort très bien !
Cette égalisation fut inespérée mais elle permet au HAC de récupérer un point décisif dans la course au maintien. En effet, l’ASM n’arrivera pas ensuite à marquer un deuxième but pas aidé par de nouvelles interventions d’Arthur Desmas.
Sans cadrer une seule frappe, les joueurs de Luka Elsner prennent un point à Louis II. Preuve une fois de plus de l’état d’esprit guerrier de ce collectif. Les Havrais n’ont jamais rien lâché défensivement ! Et comme à l’aller, ils ont tenu en échec les joueurs du Rocher. Une excellente opération pour le club doyen qui se donne de l’air sur la zone rouge. Tout en préservant leur invincibilité en 2024.
Le Havre AC a désormais 8 points d’avance sur le barragiste messin et Lorient, premier relégable. De quoi envisager ce mois de février au calendrier infernal avec un petit matelas d’avance. De quoi se permettre aussi de jouer sur deux tableaux. En effet, les joueurs et les supporters se prennent désormais à rêver d’un parcours en Coupe de France !
Rendez-vous ce mercredi soir, 20h30 sur la pelouse de la Meinau à Strasbourg pour prendre notre revanche du match de championnat. Et se qualifier pour la première fois depuis 1960 en quarts de finale de Coupe de France ! On croise les doigts, et il y en aura besoin au vu des nombreux absents…
Crédit photo : Emmanuel Lelaidier ( hac-foot.com )
