Après une série noire de 5 défaites consécutives, le HAC avait l’occasion de se relancer face à un adversaire qui leur réussit ces dernières saisons. En effet, le club doyen est la bête noire du RC Lens depuis plusieurs années. Une série de matches sans victoire dans la Porte Océane que les Lensois ont réussi à arrêter ce dimanche en s’imposant 2-1…
Une première tactique pour Digard !
En début de match, Didier Digard et son staff ont opté pour un 4-2-3-1. Une défense à 4 inédite depuis le premier match face à Paris. Sans Sanganté encore trop juste, la défense à 4 voyait Yoann Salmier occuper le couloir droit pour accompagner Youté et Lloris dans l’axe. Souvenir de l’an passé sous Luka Elsner ! En tout cas, on a senti la défense havraise bien plus à l’aise que l’an dernier.
Après une interrogation durant la semaine, derrière les quatre défenseurs, c’est bien Arthur Desmas qui a pris place dans les buts havrais. Devant, avec Sabbi en 10 et Ayew en pointe accompagnés de Joujou à gauche et Négo à droite, l’objectif était clair ! Redynamiser un jeu offensif havrais trop apathique ces derniers matches !
Enfin, l’entrée de Rassoul Ndiaye dans le onze permettait de mettre plus d’impact physique au milieu de terrain. Surtout qu’il était accompagné de l’indéboulonnable Abdoulaye Touré. Avec le brassard au bras, l’international guinéen a encore réalisé une prestation solide avant de sortir sur blessure à la 84e minute.
L’entame parfaite pour le HAC !
D’entrée de jeu, le club doyen a montré un autre visage que ces derniers mois. Animée par un Sabbi retrouvé, l’attaque havraise a retrouvé des couleurs ! Ce fut d’abord Joujou qui lança les hostilités en débordant côté gauche. Malheureusement, sa conduite de balle approximative ne lui a pas permis de maîtriser son action. Il réussit tout de même à centrer en retrait sans personne pour reprendre.
Très peu de temps après, le HAC ouvra le score ! A la 8e minute, André Ayew, déjà buteur à Marseille, récidiva à nouveau de la tête. En profitant d’un ballon repoussé par Koffi sur un retourné de Sabbi, le ghanéen poussa le ballon au fond et libéra tout un stade ! Cette ouverture du score tout à fait logique est venue récompenser l’entame de match maîtrisée des joueurs de Didier Digard.
De l’autre côté, le passage à 4 a permis à la défense havraise d’être plus équilibrée que ces dernières semaines. Avec des automatismes retrouvés, les Hacmen subirent quelques occasions ( Danso ( 7e ), Sotoca ( 17e ) ) mais ont subi moins d’expected goals que leurs adversaires malgré une possession de balle outrageusement dominée par les Nordistes ( 73% ). Celle solidité leur a d’ailleurs permis de se projeter plus facilement en transition et de se créer de réelles opportunités ( 1,5xg lors des 45 premières minutes ).
Le Racing sanctionne le manque de réalisme havrais !
En effet, les attaquants havrais auraient pu largement doubler la mise ! A la 21e, Joujou déborda à nouveau, sur le côté droit cette fois. Il centre pour Sabbi qui fut malheureusement devancé par Koffi ! Deux minutes plus tard, Salmier eut une occasion immanquable ! Sur un ballon aérien dévié par Lloris, le défenseur guyanais rata son face-à-face avec le gardien lensois et envoya le ballon en tribunes.
Et comme souvent en Ligue 1, les loupés allaient vite être sanctionnés. Bousculés mais laissés en vie par le club doyen, les Lensois allaient en profiter… Après deux sauvetages de Lloris devant Thomasson puis suite à un centre de Zaroury, le Racing allait cette fois trouver le fond des filets. Suite à une faute inexistante d’Ayew sifflée par M.Turpin, Sotoca se retrouva côté droit et centra pour Koyalipou. L’attaquant nordiste laissé seul par un mauvais placement défensif havrais crucifia Desmas d’une tête décroisée à la 28e. Après cette égalisation, Havrais et Lensois ralentirent le rythme et rentrèrent aux vestiaires sans que le score ne bouge !
Lens pousse au retour des vestiaires !
A la reprise, le Racing Club Lens a affiché plus de maîtrise. Avec un pressing extrêmement haut, les Lensois ont poussé les joueurs de Didier Digard à évoluer avec un bloc très bas. Le manque de maîtrise technique havrais et les pertes de balle n’ont malheureusement pas permis de se projeter comme cela se faisait en première période.
Au contraire, les pertes de balle nombreuses ont donné des bons ballons aux Sang et Or ! Et sans un Lloris des grands jours, le score n’aurait pas été le même à l’heure de jeu… L’ancien auxerrois sauva miraculeusement son équipe de Thomasson à la 47e. Solide défensivement, il veilla au grain avec ses compères de l’axe central. Ce fut ensuite Desmas qui s’interposa devant Sotoca d’un arrêt réflexe.
Et pourtant, cette action était mal partie pour le HAC après que Koyalipou mystifia Zouaoui avant de remettre en retrait à son capitaine. Heureusement, le portier havrais montra que Didier Digard fit le bon choix en lui faisant confiance. A la 71e minute, le RCL pensait prendre les devants mais N’zola fut signalé hors-jeu sur son but. Un but qui ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau au 1er… Puisque la défense fut à nouveau coupable dans le placement…
Le HAC toujours incapable de garder un résultat…
Largement dominés dans le deuxième acte avec seulement 25% possession de balle et deux tirs contre onze, les joueurs de Didier Digard n’avaient alors qu’un objectif : tenir le résultat ! Ayew sortit au profit de Targhalline, obligeant Sabbi à monter d’un cran. Malheureusement, comme depuis le début de saison, le HAC a été incapable de tenir ce résultat nul…
A la 77e minute, Machado reprit victorieusement un nouveau centre lensois, œuvre de Frankowski. Comme sur les deux premiers buts lensois ( en comptant celui refusé ), le placement défensif laissa à désirer… Le latéral lensois était en effet bien esseulé à la retombée du centre et trompa Desmas de près.
Dès lors, le HAC remonta le bloc et tenta de revenir au score ! Chose que Yoann Salmier était proche de réaliser à la 79e minute. En effet, Joujou déborda avant de centrer du pied gauche. Salmier reprit le ballon mais tomba sur le portier lensois Koffi. Peu de temps après Josué Casimir et Issa Soumaré rentrèrent à la place de Joujou et Touré, blessé.
Les deux entrants se mirent rapidement en valeur. A la 84e, Josué Casimir essaya de trouver Soumaré sur un centre fort. Malheureusement, l’ancien quevillais fut trop court pour reprendre le centre du guadeloupéen. Casimir qui reprit d’ailleurs immédiatement le brassard pour son retour sur les terrains.
Tout de même du positif à retenir…
Le HAC n’a ensuite pas réussi à bousculer les Sang et Or en fin de match. On en resta donc là. Une défaite 2-1 assez cruelle au vu du match des Ciel & Marine. Ils ont en effet montré enfin un état d’esprit digne du club doyen ! Malgré une domination outrageante des Nordistes en deuxième période, les statistiques de la partie prouvent que le HAC est capable de faire jeu égal avec ce type d’équipes. Avec presque 2xg en leur faveur pour un seul but, les Havrais ont malheureusement encore manqué de réalisme offensivement, ce qui leur a coûté très cher.
Après des prestations absolument insipides où le HAC s’était fait marcher dessus par Angers, Strasbourg, Saint-Brieuc ou encore Marseille, la prestation du jour fut toutefois largement meilleure ! Plus équilibré tactiquement et plus dynamique offensivement, le club doyen a mis en danger le Racing Club de Lens. Ce qui était loin d’être fait avant le match.
Avant de se déplacer à Reims, autre équipe en grosse difficulté, le staff havrais aura tout de même des enseignements positifs à tirer de cette défaite. Le dynamisme offensif comme l’engagement ont été au cœur de la conférence de presse du coach Didier Digard. “Je les ai sentis particulièrement unis en ce moment !” a commenté le coach ciel & marine. Une unité qui va jusqu’au propriétaire Vincent Volpe qui est intervenu dans le vestiaire après le match. “On ressent beaucoup de frustration car on a retrouvé cet état d’esprit uni mais il n’y a pas eu le résultat à la fin” a ajouté Antoine Joujou. Il faudra désormais dépasser cette frustration et maintenir cet état d’esprit avec plus d’efficacité la semaine prochaine dans la cité des Sacres !
Crédit photo : Clémence Hédin
