La Normandie reste ciel et marine !
Dans le cadre des 32es de finale de Coupe de France, le HAC recevait le voisin caennais. Le Stade Malherbe était en grande forme depuis l’arrivée de son nouvel entraîneur, Nicolas Seube. Avec 4 victoires et un nul sur les cinq derniers matchs, les Rouge et Bleu se déplaçaient donc avec confiance dans la cité océane.
En face, Luka Elsner a aligné une équipe très proche de celle de l’an dernier à l’exception de Kuziaev. En effet, le russe était le seul joueur du onze à être arrivé cet été. Pour le reste, même le schéma tactique et l’animation étaient semblables à la saison passée. Le coach a donc opté pour un 4-3-3 se transformant en 3-4-3 en phase de possession, Opéri étant bien plus offensif qu’El Hajjam qui est resté aux côtés de Sanganté et Lloris.
Une première période à sens unique… ( Ou presque )
Après 10 minutes de réadaptation aux automatismes de l’an dernier marquées par beaucoup de déchet technique sans toutefois être mis en danger, les Havrais ont enfin mis le pied sur le ballon et contrôlé le tempo de la partie. Ensuite, les Ciel et Marine ont enchaîné de belles combinaisons face à des Caennais désarçonnés.
En plus d’une belle maîtrise de la possession ( 55% ), le Havre AC est allé de l’avant. Le club doyen s’est alors procuré de nombreuses opportunités. Avec 1,60 xg contre 0,20 xg côté caennais, la première période a été largement dominée par les Havrais. Ces 20 ballons touchés dans la surface adverse en 45 minutes vont rapidement porter leurs fruits. D’abord, à la 15e minute après une combinaison de grande classe entre Kechta, Kuziaev et Nabil Alioui. A la conclusion de cette action, Antoine Joujou ouvrit le score !
Le milieu de terrain havrais à l’origine de ce but est l’énorme satisfaction de cette rencontre. Oussama Targhalline a une nouvelle fois montré toute sa classe dans la création du jeu. Aussi capable d’avoir un gros volume de jeu, il semble s’imposer semaine après semaine depuis sa blessure comme un joueur incontournable de l’entrejeu. Yassine Kechta a aussi été l’auteur d’une excellente prestation. Les deux marocains semblent très complémentaires et pourraient s’imposer comme deux titulaires indiscutables. Le troisième homme de ce milieu de terrain n’est pas encore aussi fixe. En effet, Daler Kuziaev, certes auteur d’un but, a toutefois été un ton en-dessous de ses partenaires. Parfois trop lent dans la construction, il a manqué aussi de justesse sur plusieurs passes.
Des failles défensives sanctionnées !
De l’autre côté, le Stade Malherbe semblait un peu dépassé par la rapidité du jeu collectif ciel et marine. En revanche, les Caennais ont parfaitement exploité leurs seules opportunités. En effet, Nicolas Seube et son staff ont ciblé parfaitement les failles du système défensif d’Elsner. La première faille est le côté gauche de la défense délaissé parfois par un Christopher Opéri beaucoup plus offensif dans ce système hybride. Ainsi, Malherbe a penché grandement sur leur côté droit notamment par plusieurs ballons en profondeur dans le dos de la défense.
Après un premier avertissement de cette manière d’Alexandre Mendy bien repoussé par Mohamed Koné, c’est Godson Kyeremeh qui s’est présenté face au gardien havrais. Malheureusement, ce dernier a mal jugé la situation et s’est empressé de sortir alors que l’attaquant caennais n’était pas dangereux dans le coin de la surface. Kyeremeh semblait cerné par Gautier Lloris et Opéri mais la sortie précipitée de Koné lui a ouvert la voie pour le lober. Le Stade Malherbe égalisa alors sur le seul temps fort de 5 minutes de leur première période.
Pour sa première en professionnel, le gardien ivoirien formé à la Cavée a été excellent à l’exception de cette sortie… Que tout le monde a remarquée et souligne particulièrement ! Les gardiens n’ont en effet pas le droit à l’erreur. Malgré cela, il est vraisemblable que cette prestation lui permette de progresser dans la hiérarchie à l’avenir.
Une domination concrétisée
A part ce léger temps faible ciel et marine, le HAC a imposé ce jeu lors de ce premier acte. Et c’est le russe, Daler Kuziaev qui a donné l’avantage au club doyen. Après une opportunité non concrétisée par El Hajjam devant le gardien malherbiste venue de l’un de ses centres, Opéri en a à nouveau délivré un magnifique quelques minutes plus tard. Cette fois, le Tsar havrais a parfaitement repris ce centre à ras de terre. Sa frappe pied gauche trompa Clementia et lui permit d’inscrire son troisième but sous les couleurs ciel et marine ( 43e ).
Ainsi, M. Bastien siffla la fin de cette première période à l’avantage des Havrais. Au vu du contexte de reprise après la trêve de Noël, le HAC peut se satisfaire de ce premier acte. Que ce soit en termes d’automatismes, de combinaisons offensives ou dans la finition. Dommage que le HAC ait encaissé un but sur le seul temps fort caennais marqué aussi par quelques approximations défensives.
Changement de stratégie et de physionnomie
Pour éviter les mêmes failles dans le dos de la défense, Luka Elsner et son staff ont choisi de jouer bien plus bas et de laisser le ballon à l’adversaire. Ainsi, le coach slovène laissa le soin aux caennais de faire le jeu. Avec la possession du ballon, Malherbe n’a jamais pu mettre en danger le HAC. Cette saison, les Havrais semblent en effet bien plus à l’aise sans faire le jeu. Dès que le HAC doit faire le jeu comme à Strasbourg, le club doyen s’est mis en difficulté rapidement.
Les bas-normands ne sont rentrés que 6 fois dans la surface adverse, pour frapper trois fois. Aucun de ces tirs n’a été cadré. Ainsi, en laissant le ballon, les Ciel et Marine ont arrêté de se mettre en danger dans leur dos. Ils se sont même procurés plus d’opportunités que le SM Caen sur cette deuxième période ( 0,92 xg contre 0,28 ).
Bien moins intéressante que lors du premier acte, l’attaque ciel et marine aurait même pu aggraver le score. Notamment lors du temps fort havrais autour de la 60e minute. Ce fut d’abord Joujou et Opéri qui furent contrés par les défenseurs caennais puis Kuziaev qui n’a pas réussi à cadrer sa reprise sur un nouveau centre de Joujou, auteur d’une très belle prestation.
Les seules opportunités de l’autre côté ont parfaitement été repoussées, soit par la défense soit par Mohamed Koné, très explosif dans ses sorties, brisant ainsi les opportunités dans la profondeur.
Victoire logique malgré une erreur d’arbitrage
Alors que les Caennais semblaient tomber sur un mur, Gautier Lloris toucha le ballon du bras dans la surface de réparation après un dribble de Valentin Henry. Cette action ne fut pas sanctionnée par M.Bastien au grand dam des Malherbistes et de leurs supporters.
Malgré cette erreur d’arbitrage, la victoire du Havre ne souffre d’aucune contestation tant la domination dans le jeu et dans les statistiques a été marquée. Le HAC commence donc très bien cette année 2024 avec une victoire logique et convaincante. Même la finition, point faible habituel a été au rendez-vous. Le club doyen confirme aussi l’hégémonie havraise sur cette Normandie ciel et marine avec une cinquième victoire consécutive du HAC sur son voisin caennais. Et cela a ravi un stade Océane à nouveau bien rempli.
Cela est de bon augure avant un mois de janvier capital qui verra le club doyen affronter deux de ses concurrents directs actuellement, l’Olympique Lyonnais ( 15e ) et le FC Lorient ( 17e ). Le 21 janvier, le HAC se déplacera aussi à Châteauroux pour les 16es de finale de Coupe de France. Ce mois nous indiquera donc clairement si le Havre peut se permettre de jouer sur les deux tableaux en s’assurant le maintien le plus rapidement possible mais aussi en faisant un beau parcours en Coupe de France.
Crédit photo : Mégane Fréchon ( Insta : mgn.photo )